Quatre grands villages de la commune de Azazga, entre autres Aït Bouadda, Azazga (Iazouguen), Cheurfa n'Bahloul et Flikki, ainsi que tous les petits villages qui gravitent autour du chef-lieu, qui représentent une population globale de 35 000 habitants ont désavoué avant-hier l'assemblée élue à l'issue d'un sit-in pacifique. Du jamais vu sur le plan de la mobilisation citoyenne. Si une vingtaine de griefs sur les défaillances accumulées par l'exécutif actuel ont été greffés sur une déclaration pour appuyer leur mot d'ordre de protestation, les villageois réclament ni plus ni moins que le départ sans condition de toute l'assemblée communale qui préside, depuis deux années, aux destinées de la commune. Les villageois qui ont investi, dès le petit matin, le siège de l'APC reprochent aux élus leur mauvaise gestion des affaires de la collectivité, une incohérence criante dans la prise en charge des dossiers d'une grande importance, en plus du mépris et du refus de dialogue affichés à l'égard des comités de village et des citoyens de la commune. Le président de l'APC, d'obédience FAN, l'unique commune de la wilaya qui est gérée par ce parti, a été installé à la tête de l'APC, rappelons-le, plusieurs semaines après la publication des résultats des élections communales de 2012, et après des tractations difficiles pour le ralliement des forces partisanes. Pour atteindre une telle situation, il est facile d'imaginer le marasme qui caractérise la situation au sein des villages où des populations entières réclament, en vain, leur part de développement. Devant le siège de l'APC, verrouillé par les villageois en colère, des banderoles rédigées en grosses lettres ont été brandies : "La population de Azazga réclame la dissolution de l'assemblée", "Non à la dilapidation des deniers publics", "Elus, Berra !". Clair, net et sans bavures. Reconnaissant la légitimité des revendications des milliers de villageois, l'association des commerçants de la commune de Azazga s'est solidarisée avec ce mouvement en baissant les rideaux pendant deux heures. Deux représentants des villages avec lesquels nous avons pris contact ont mis en exergue leurs revendications citoyennes, telles que la gestion catastrophique des affaires de la commune, le squat du foncier communal au vu et au su des élus, la promesse non tenue de la régularisation du foncier, l'attribution de gré à gré des marchés, l'insécurité dans la ville et dans les villages, la vente de matières prohibées et dangereuses, le délaissement de la jeunesse, la gestion catastrophique des écoles primaires livrées à elles-mêmes, l'assainissement, l'eau potable, les routes et bien d'autres carences de gestion. Les villageois promettent de poursuivre leur mouvement jusqu'à la satisfaction totale de leurs doléances. Nom Adresse email