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Un jour je saurais... 63e partie
Publié dans Liberté le 24 - 09 - 2014

Résumé : Maurice était en convalescence. Avant de quitter le village, il demande en mariage la jeune femme qui l'avait aidé à reprendre goût à la vie. Un dilemme difficile, car elle aimait encore Henri... Par contre, pour lui, elle n'en ressentais que de la pitié... Henri avait tout représenté pour elle...
En repensant à lui, je sentais des vibrations remonter des tréfonds de mon être. Henri, malgré l'éloignement, je ne pouvais l'oublier. Lui, continuait bravement à écrire à ma mère et à demander de mes nouvelles. Mais, aussi obstinée que j'étais, je refusais d'entendre raison.
En apprenant les intentions de Maurice, mes parents me demandèrent de bien réfléchir pour ne pas refaire les erreurs du passé.
Ma mère, cependant, rêvait secrètement de me voir remariée et installée loin du village.
Elle ne me parlait plus d'Henri maintenant, mais de Maurice.
Ce dernier allait obtenir une pension assez conséquente pour son invalidité, et quitter définitivement l'armée.
Il avait certifié qu'on pouvait s'installer dans une grande ville, s'il je le voulais, afin de reprendre mes études comme je l'ai toujours souhaité.
Harcelée par mes parents, qui voulaient me voir couper les ponts avec le passé, je finis par accepter d'épouser Maurice.
Mais là aussi je commettais une autre erreur !
Juste après notre mariage, Maurice m'emmène à Paris où il avait loué un appartement. Il n'était pas encore complètement remis de ses blessures, et cela se répercutait bien entendu sur son état mental encore fragile.
Il devenait de plus en plus nerveux, et à maintes reprises je dus m'enfermer dans ma chambre pour fuir ses éclats de colère.
Je ne le connaissais pas encore assez pour savoir si ses sautes d'humeur étaient dues à ses souffrances physiques, ou était-ce son caractère qui était forgé ainsi.
Je ne tardais pas à le découvrir.
Maurice était ce qu'on pourrait appeler un militaire pur et dur. C'était un homme élevé dans le seul but de servir sa patrie. Il était lui-même fils d'un ancien colonel de l'armée, et avait passé son enfance dans une caserne avant d'opter pour une carrière militaire.
Sa mère était une femme effacée, qui ne pensait qu'au bonheur des siens sans pour autant relever que les durs traitements que son fils subissait auprès de son père pouvaient avoir des conséquences catastrophiques sur son comportement futur.
Hélas ! Maurice avait entamé sa carrière sans se rendre compte qu'il s'endurcissait de jour en jour, au fur et à mesure qu'il avançait dans l'âge et qu'en guise de cœur, une véritable pierre y avait pris place.
Il était plus froid que les icebergs, et son regard coléreux, faisait fuir les plus hardis.
J'ai tenté d'engager des conversations avec lui pour l'amener à aimer la vie et à s'ouvrir à moi, mais autant s'adresser à un mur de briques. Maurice se refermait de jour en jour sur lui-même, et alla jusqu'à refuser toute sortie et toute réception. Lorsque je lui parlais de reprendre mes études, il pique une telle crise de nerfs que je dus me réfugier sous mon lit pour éviter de recevoir à la tête les objets qu'il balançait à travers la pièce. La vieille femme pousse un long soupir :
Dans de tels moments, je repensais à Henri. Lui n'aurait jamais osé lever la main sur moi, ni même élever sa voix. Henri était cartésien, et avait de l'éducation. Je repensais aux conseils de ma mère. Si j'avais eu le courage de lui écrire et de l'inviter pour Noël, je n'aurais sûrement pas épousé Maurice, ni vivre le calvaire d'une existence qui m'enlisait davantage dans un labyrinthe sans fond.
Un an plus tard, Maurice décide de quitter la capitale, pour s'installer dans cette ville.
Nous avions loué un appartement non loin d'ici, et il devint un peu plus calme pour quelque temps.
Mais j'appréhendais toujours ses colères. Si bien que, le plus souvent, je devançais ses besoins. J'étais à l'affût de tout ce qu'il désirait.
Je faisais les courses pour lui, l'aidais à choisir ses lectures, l'habillais, et lui préparais les plats qu'il affectionnait. Malgré cela, il ne changera jamais envers moi.
Un jour, il ira même jusqu'à me certifier qu'il ne m'avait épousée que parce qu'il avait besoin d'une infirmière, et que j'étais désignée pour sa tâche puisque je l'avais déjà soigné. J'en fus tellement offusquée par cette révélation que je crus que mon cœur allait s'arrêter de battre.
Dix années durant, je subis la dictature de cet homme sans sentiments. Je ne sais pas comment j'ai pu le supporter, mais il faut aussi reconnaître que je n'avais plus le choix. Mes parents vieillissaient, et je ne voulais pas les décevoir par un autre divorce. Maurice mourut un soir d'hiver d'un arrêt cardiaque alors qu'il se réchauffait devant la cheminée.
Je n'en crus pas mes oreilles lorsque le médecin que j'avais appelé confirma mes suppositions.
(À suivre)
Y. H.


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