L'otage français, Hervé Gourdel, a été décapité par ses ravisseurs se réclamant du mouvement Daech. Un acte dont l'horreur n'a d'égale que la barbarie. Après avoir laissé planer le doute quant à leurs intentions, les terroristes, qui avaient fixé un ultimatum de 24 heures aux autorités françaises, sont passés à l'acte. Pourtant, hier, et après l'expiration de l'ultimatum, des rumeurs ont circulé évoquant une probable libération de l'otage français, notamment en raison de l'impressionnant dispositif sécuritaire dépêché sur les lieux. Les patrons de la police et de la gendarmerie étaient annoncés hier dans la wilaya de Bouira pour coordonner les opérations de recherche. Lorsque l'information confirmant la mort de l'otage français est tombée, en fin de matinée d'hier, les recherches se poursuivaient dans le maquis avoisinant le lieu du rapt. Mais le groupe terroriste, qui serait toujours terré aux alentours du lieu du crime et encerclé par les forces de sécurité, a préféré faire montre de fidélité aux méthodes de Daech, en procédant à la décapitation de son otage, tout comme l'ont été les otages occidentaux décapités en Irak, pour bien signifier son allégeance à cette nouvelle pieuvre terroriste. La vidéo postée hier sur les réseaux sociaux, intitulée "Message ensanglanté au gouvernement français", est d'une insoutenable violence, montrant la décapitation de l'otage français. Les membres du groupe terroriste exhibaient fièrement sa tête décapitée, ne laissant aucun doute quant à leurs intentions criminelles. Le groupe, qui a kidnappé le Français Gourdel dans les environs de Tikjda, a fait montre d'une extrême célérité en postant la vidéo de sa "prise" en un temps record. Ce qui a laissé sceptiques bon nombre d'observateurs quant à la date exacte de sa capture. Mais cette façon d'agir prouve, si besoin est, que le groupe terroriste dispose de cellules de soutien dans les villes, lesquelles s'assurent de la réception des vidéos et de leur mise en ligne. Passé l'ultimatum fixé aux autorités françaises, et n'ayant pas obtenu la réponse escomptée, le groupe terroriste est passé à l'acte. Dans ce genre de situation, les forces de sécurité essayent d'entrer en contact avec les ravisseurs. Or, selon les indiscrétions obtenues au sujet de l'"émir" de ce groupuscule, ce dernier serait un extrémiste farouchement opposé à toute idée de négociation. Les kidnappeurs ont pu facilement poster leur vidéo, ce qui suppose qu'ils disposent d'un réseau de soutien implanté en ville, loin des maquis et non encore identifié, et qui a réussi, le moment venu, à confirmer par l'image l'exécution de l'otage français. Alors que la nouvelle de sa décapitation a très vite fait le tour du monde, Paris et Alger n'arrivaient toujours pas à confirmer ou infirmer l'information en début de soirée d'hier. Il est clair que les forces de sécurité algériennes ont tout tenté pour étouffer dans l'œuf, et par tous les moyens, l'apparition d'une filiale de Daech en Algérie et, par voie de conséquence, les efforts seront redoublés pour retrouver les ravisseurs, au plus vite, et adresser, ainsi, un message aux autres terroristes tentés de surfer sur cette nouvelle vague, mais aussi à la communauté internationale pour réaffirmer que l'Algérie maîtrise bel et bien sa lutte anti-terroriste. Mais force est de constater que le coup médiatique du nouveau groupe terroriste a bien fonctionné, et qu'il faudra, désormais, compter avec cette nouvelle donne. Même si le groupe terroriste ne compterait qu'une quinzaine d'éléments, sans compter les réseaux de soutien, ce coup d'éclat médiatique risque de le propulser sur le devant de la scène et faire pencher bon nombre de terroristes, encore sous la bannière d'Aqmi, en sa faveur. Les autorités algériennes, qui ont déjà fort à faire pour sécuriser leurs frontières Sud et Sud-Est contre les risques terroristes, doivent, désormais, compter avec cette nouvelle menace intérieure.