Résumé : Farès courtise Nora... Elle refuse ses avances, et estime qu'elle n'avait pas le droit de sortir ou de s'amuser tant que sa situation demeurait instable. Pour couper court à toute autre tentative, elle remonte dans sa chambre juste après le dîner, après avoir présenté ses vœux au couple espagnol. Il faisait un peu frais et elle alluma le chauffage avant de s'allonger sur le lit, tout habillée. Elle repense à sa situation et se dit que Mme Claude avait raison... Elle devrait consulter au plus vite un avocat. Yazid traverse ses pensées, mais elle ferme les yeux et tente de se concentrer sur autre chose. Maria et Angelo, le couple espagnol, semblait vivre un amour parfait... C'était touchant de les voir ensemble. Ils s'entendaient bien, et Nora les avait surpris plusieurs fois en train d'échanger des propos romantiques. Elle souhaite de tout son cœur que cela dure pour eux. L'amour était un sentiment beau et noble, et heureux sont ceux qui savent l'apprécier. Elle en connaissait assez sur les sentiments partagés pour reconnaître un couple heureux. Un coup à sa porte la tire de ses méditations. Elle se lève et va ouvrir pour se retrouver nez à nez avec Farès : -Bonsoir Nora... Tu t'es enfuie comme une voleuse... Mme Robert m'a demandé de venir te chercher... Tu n'aimerais pas partager un petit moment avec les autres ? Nous allons découper le gâteau, et le couple espagnol attend que tu sois là... Nora se mordit les lèvres... Le bonheur des autres la rendait malade. Mais elle ne voulait pas entraver la soirée. - Heu... Merci pour ta sollicitude Farès... Mais je suis trop fatiguée pour penser à veiller... Tu remercieras Mme Robert et les autres... Je suis vraiment désolée... - Non, l'interrompt Farès... Non, pas ce soir... Je te connais assez maintenant pour comprendre que tu tentes de fuir toujours plus loin... Tu adoptes la solitude, alors que tout en toi ne demande qu'à vivre... Je n'en saisis pas encore les raisons, mais ma chère amie, tu dois penser un peu à ta personne. La vie est dure pour tout le monde. Un jour elle est belle, un autre elle est laide. Mais il faut s'y faire, et savoir profiter des bons moments. - Je t'assure que... - Non, Nora, ne dis rien... Fais-moi plaisir et descends te joindre à nous. Ne pouvant pas reculer devant tant de sincérité, Nora consentit à descendre avec Farès. De la musique et des rires lui parvenaient du salon. On s'amusait bien. L'homme d'affaires, dont le nom lui échappait toujours, dansait avec la vieille dame, et le couple Marcel suivait la cadence. Le jeune mannequin avait enlacé Angelo, et Maria entamait quelques pas avec M. Robert. L'ambiance était très chaleureuse, et Nora se détendit. Farès lui sourit : -Tu veux danser ? -Non... Oh non ! Je ne sais pas danser, et je n'en ai pas envie. -Toujours sur tes gardes Nora... Regarde un peu autour de toi... Le monde vit... Je ne sais pas quoi faire pour te faire sortir de ton trou. Il rit : -Tu es comme une souris... Un petit bruit, et tu t'enfuis... Nora se met à rire : -Et toi tu es comme un chat ... Toujours à l'affût de la moindre occasion pour me chercher... -Oui... Et je le ferai tant que tu n'as pas décidé de prendre sérieusement ta vie en main... Qu'est-ce qui te rend aussi mélancolique Nora... ? -Moi ? Rien... Je suis un peu déroutée. Un peu dépaysée... -Hum... Je n'en crois pas un mot... Il hausse les épaules : -Tu ne veux rien dire. Tu ne me connais pas assez pour te confier... Tu as raison... Je suis encore un étranger pour toi. (À suivre) Y. H.