Résumé : À la fin de son récit, Mme Claude, qui voulait donner une leçon sur la vie à Nora, demande à la jeune femme de ne pas hésiter à contacter Yazid, car elle avait compris qu'elle l'aimait encore. Nora rentre à la pension pour assister à une petite soirée organisée par le couple espagnol. Nora jette un coup d'œil à Farès qui était assis en face d'elle, et ce dernier lui sourit : -Tu as passé une bonne journée, Nora ? -Oui... Assez bonne... -Tu commences à t'habituer à ton nouveau job à ce que je vois. -Oui... Je dois m'y habituer... Je n'ai pas le choix. -Je pourrais peut-être t'aider... Je connais un notaire qui cherche une secrétaire... Tu maîtrises bien le français, n'est-ce pas ? -Oui... Mais pour le moment, je ne peux pas quitter Mme Claude... Elle est vieille et bien malade. Cela fait des années qu'elle est clouée sur un fauteuil roulant, et elle n'a plus personne pour s'occuper d'elle. Farès sourit : -Tu es une femme de cœur Nora. Je ne sais pas si elle connaît sa chance cette dame, mais elle devrait s'en rendre compte. Nora hausse les épaules : -Elle me paye pour m'avoir auprès d'elle... C'est un travail comme un autre. -Non... Farès secoue la tête : -Non, Nora, détrompe-toi. Une autre à ta place ne s'acquittera pas aussi humblement de cette tâche. Toi, tu es sensible et généreuse... Ton éducation et ta personnalité ont fait de toi une femme de cœur. Cela ne court pas les rues, crois-moi. -Alors vous deux, vous avez fini de radoter ? C'était Mme Robert qui servait le dîner, et elle attendait que Farès ou Nora lui tendent leurs assiettes. Nora s'empresse de recevoir sa louchée de soupe, et Farès en fera de même, mais cela ne l'empêchera pas de continuer : -Je ne sais pas si tu serais intéressée par une sortie ce week-end... Il y a un très beau film qui passe au cinéma... Un classique... Si cela te dit, je t'y invite pour la soirée de samedi. Nora sursaute. Elle n'était pas là pour s'amuser. Elle était une fugitive, et elle ne devrait pas penser à sortir tant que sa situation n'était pas encore stable. -Alors Nora... ? -Heu...Tu... tu es gentil Farès... Mais... Mais, vois-tu... je n'ai que le week-end pour me reposer et faire le vide en moi. -Raison de plus pour penser à sortir un peu... -Non... Je préfère regarder la télé ou lire dans ma chambre... D'ailleurs j'ai aussi un tas de lessive qui m'attend et le repassage et... Farès lève la main : -Arrête Nora... Arrête... J'ai compris. Tu rejettes ma compagnie... Ce n'est pas la peine de tourner autour du pot. Nora ouvrit de grands yeux : -Mais je t'assure que... -Laisse tomber... Confuse, Nora dépose sa cuillère et regarde autour d'elle comme pour chercher une échappatoire à sa déconvenue. L'homme d'affaires et le jeune mannequin discutaient joyeusement, et la vieille dame taquinait le couple espagnol. Une joyeuse ambiance régnait, et la soirée promettait d'être gaie. Mme Robert revint avec un plat de haricots au poulet qu'elle dépose au milieu de la table avant de procéder au service. Tel un automate, Nora lui tendit son assiette et se remet à manger en silence. Les rires et les plaisanteries qui lui parvenaient ne semblaient pas la concerner. Elle se sentit si déprimée que lorsque les pensionnaires se dirigèrent vers le salon, elle préféra monter dans sa chambre, après avoir présenté ses meilleurs vœux au couple espagnol. (À suivre) Y. H.