Double attribution, recul, complicités…, cette affaire n'a pas révélé tous ses secrets. “Je ne suis pas un promoteur mais un investisseur. Le maire ne m'a rien donné, c'est la wilaya de Tipasa qui m'a octroyé cette concession pour les besoins d'un grand projet touristique. ” Acte notarié à l'appui, M. Terra plaide son innocence. Réagissant à notre article de l'édition de lundi dernier dans lequel nous avions rapporté une scabreuse affaire de détournement de plusieurs hectares situés à proximité du complexe touristique de Zéralda dont il est le bénéficiaire, M. Terra dément en affirmant qu'il n'a jamais été promoteur et que ce terrain d'assiette qui s'étend de la forêt à la plage lui a été concédé en 1996 pour l'édification d'un complexe dans le cadre des fameuses ZET, les zones d'expansion touristique. Pourtant, un arrêté de la chambre administrative près le tribunal de Blida cite notre interlocuteur en tant que directeur d'une coopérative immobilière instituée au milieu des années 90 pour l'édification d'un village des artistes sur le site. Des membres de la coopérative qui nous ont rendu visite, hier, à la rédaction le confirment. Ces derniers révèlent, par ailleurs, que M. Terra a usurpé sa fonction pour s'approprier l'espace qui constitue le village. “Il a bénéficié de complicités au service des domaines”, dénoncent-ils. Or, il se trouve que cette parcelle était à l'époque attribuée à l'APC en vertu d'une décision du wali de Tipasa, signée en date du 17 janvier 1990. C'est la mairie qui avait concédé aux artistes de l'Ecole nationale des beaux-arts un terrain pour en faire un village. La direction des forêts crie au scandale. Estimant les deux transactions illégales et le domaine forestier incessible, elle interpelle les autorités. Faisant marche arrière, la wilaya de Tipasa revient sur sa décision de cession. Cependant, rien n'y fit. La direction des forêts décide alors de porter l'affaire devant les tribunaux. La justice lui donne raison mais le problème n'est pas pour autant résolu. Pour cause, en 1996, M. Terra présente son projet d'investissement aux autorités de wilaya et obtient la concession. Etrange ! De nouveau interpellée par la direction des forêts, la justice statue, dans un premier temps, en faveur des plaignants puis se ravise suite à un pourvoi en cassation introduit par M. Terra. “Contrairement à ce qu'on vous a dit, je n'ai acheté ni juges ni procureurs”, a certifié notre interlocuteur. Qui dit vrai ? En tout cas pour ces autres révélations et assertions du nouveau maire concernant le pillage du sable sur le site — la Plage familiale — où est érigé son projet, M. Terra assure que le responsable local de la gendarmerie est là pour attester le contraire. “Si vous voulez, il pourra vous faire une déclaration”, nous a-t-il dit. Quoi qu'il en soit, nous reviendrons sur ce sujet dans nos prochaines éditions en faisant parler les protagonistes. S.L.