Les électeurs britanniques ont sanctionné le Premier ministre Tony Blair pour la guerre en Irak, a jugé, hier, l'ancien ministre travailliste des Affaires étrangères Robin Cook, commentant le revers électoral du Labour lors des élections partielles de jeudi. Selon les résultats dans 165 circonscriptions sur 166 où étaient renouvelés plus de 6 000 “conseillers locaux”, le Labour a perdu 477 sièges et 8 conseils locaux. La question de la guerre en Irak a été “une question essentielle” lors du vote qui s'est traduit par la plus mauvaise performance du gouvernement travailliste de Tony Blair depuis son arrivée au pouvoir en 1997. “Ce coup de pied visait à nous envoyer un message et nous devons montrer que nous l'avons entendu”, a déclaré à la BBC radio M. Cook qui a démissionné, la veille de la guerre en Irak, en mars 2003, afin de dénoncer une intervention militaire sans un aval clair de l'Onu. Ce message — venant de nombreuses personnes qui ne nous ont pas accordé leurs voix mais qui voteraient Labour aux élections législatives — est qu'elles désapprouvent la guerre (en Irak) et qu'elles veulent être certaines qu'en soutenant le Labour, elles ne signent pas un chèque en blanc” pour ce type de décision, a expliqué M. Cook. “Nous ne devrions jamais nous engager dans une guerre sans l'aval des Nations unies et pour soutenir un président américain qui est très impopulaire en Grande-Bretagne”, a martelé l'ancien secrétaire au Foreign Office. S'adressant directement au Chef du gouvernement, il a estimé que “Tony Blair devait admettre qu'il comprend et qu'il ne le fera plus” sans aller toutefois jusqu'à demander sa démission comme l'avait fait, la veille, l'ex-ministre du Développement international, Clare Short. “Ce n'est pas suffisant de dire de garder son sang-froid et de continuer”, a ajouté M. Cook, qualifiant de “tragédie” le fait que des centaines de conseillers travaillistes aient perdu leur siège “en raison de quelque chose qu'ils réprouvaient” (la guerre). R. I./ A.