Le Premier ministre britannique, Tony Blair, a refusé de faire un quelconque commentaire sur l'élection présidentielle aux Etats-Unis, avant de savoir qui a réellement gagné le scrutin, même si George Bush est donné favori selon les premiers résultats, en attendant de voir qui des deux candidats l'a emporté dans le « swing » Etat de l'Ohio. Par ailleurs, aucun des titres de la presse britannique n'a été assez brave hier pour dire qui des deux candidats à l'élection présidentielle américaine sortira vainqueur. Lors de son intervention hebdomadaire à la Chambre des communes (Parlement), Blair a déclaré qu'il attendait les résultats de l'élection « avec intérêt ». Le Premier ministre britannique a promis de travailler avec quiconque gagnera les élections. De son côté, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Tony Blair, Robin Cook, a prédit que les deux priorités du locataire du 10, Downing Street, à savoir le réchauffement de la Terre et le processus de paix au Moyen-Orient, seront en danger si Bush est réélu. « Il est très difficile de voir comment on va avancer sur ces deux sujets avec un président aux Etats-Unis qui ne s'y intéresse pas », a déclaré Robin Cook dans une interview accordée à la BBC. S'agissant de la presse, le journal de centre-gauche The Guardian s'est demandé comment les Etats-Unis pourront être rassemblés de nouveau, après une des campagnes électorales les plus virulentes de ces dernières décennies. The Times, centre-droit, n'a pas tari d'éloges sur « la démocratie américaine en action ». Le journal a estimé qu'« il y avait quelque chose d'émouvant dans ces tentatives de Bush et Kerry d'essayer d'arriver au pouvoir ». Pour le journal de droite, The Daily Telegraph, la campagne électorale a laissé Bush dans la même position qu'il y a quatre ans. Bush attend le jugement des électeurs dans une course que personne n'est prêt à prévoir, note le journal. Le tabloïd de gauche, The Mirror, a écrit que la campagne présidentielle s'est imposée dans l'histoire comme la plus longue et la plus chère, estimant en outre que quel que soit le résultat, « les Etats-Unis sortiront plus divisés politiquement dans une Amérique plus polarisée ».