Djamel Ferdjellah, premier vice-président du RCD “Pour un large mouvement de défense des libertés” - “La condamnation de Mohamed Benchicou est une atteinte grave aux libertés en général et à la liberté de la presse en particulier. Cette action signe la logique de régression dans laquelle s'installe le régime en vue de soumettre la société. Ce qui confirme l'appréciation du RCD qui n'a eu de cesse de dénoncer la répression généralisée qui s'abat depuis le 8 avril sur les militants de l'opposition démocratiques, des droits de l'homme, sur les syndicalistes et les journalistes. La gravité de la situation rend urgent l'idée de fédérer les potentialités démocratique et républicaine pour la constitution d'un large mouvement de défense et de promotion des libertés.” Karim Tabbou, secrétaire national à la communication au FFS “Il est hors de question de se taire” “On ne peut pas qualifier le procès de Benchicou de procès. On est en face d'un pouvoir qui fait en permanence le procès des libertés démocratiques sans accepter d'avocats. Toutes les libertés sont menacées par un pouvoir qui veut arriver à une domination totale de la vie politique. En fin de compte, nous sommes en face d'un pouvoir qui veut imposer un silence national, ce qui fait qu'il s'adonne à une opération de grande envergure contre l'intelligence et les forces démocratiques. Il est hors de question de se taire et d'accepter que les forces démocratiques subissent autant de menaces et d'agressions.” Abdelaziz Rahabi, ex-ministre de la Communication “Cela concerne tous les Algériens” - “Il serait inconvenant de commenter une décision de justice dans un Etat de droit. Or, ce n'est pas le cas chez nous. Il s'agit tout simplement d'une instrumentalisation politique et maffieuse du pouvoir judiciaire et d'une menace pour les libertés collectives et individuelles de tous les Algériens. Il ne faut pas se méprendre cela ne concerne pas uniquement la presse mais tous les Algériens.” Ali Yahia Abdenour, président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme “C'est une vengeance du ministre de l'Intérieur” “J'ai assisté au procès et au délibéré. ça a été une catastrophe. Ce n'est pas un jugement, selon la loi, c'est une vengeance du ministre de l'Intérieur. Le dossier était vide. Les bons de caisse ne relèvent nullement d'une infraction à la législation algérienne. Le procès n'était pas entre Mohamed Benchicou et le ministre des Finances, mais bien entre Mohamed Benchicou et le ministre de l'Intérieur. Dans cette vengeance, le journal Le Matin a signalé la torture d'un Algérien par le ministre de l'Intérieur quant il était responsable de la sécurité militaire et concernant un problème privé (le local de l'épouse du ministre de l'Intérieur). Rappelez-vous que quelque temps après, le ministre de l'Intérieur avait déclaré que le directeur du Matin “va le payer très cher” et il vient de le payer cher.” N. M.