Il est évalué à 580 millions de dollars. Le marché algérien du ciment connaît un déficit de l'offre par rapport aux besoins. La production des cimenteries, toutes publiques, s'est élevée à 8,3 millions de tonnes en 2001. Il a été importé 1 million de tonnes l'année dernière. Les besoins satisfaits sont ainsi de l'ordre de 9,3 millions de tonnes, alors que les besoins globaux se situent à 11,9 millions de tonnes. Le déficit est estimé à 2,5 millions de tonnes en 2001. Comme aux Etats-Unis, le marché est caractérisé par une situation d'oligopole. En clair, un seul producteur, les cimenteries publiques, détermine les prix du ciment en Algérie. Cette situation de déficit et la nature de ce marché font que la tonne en sac est vendue au consommateur à 75 dollars à Alger, alors que son prix de revient est d'environ 20 dollars, le prix du gaz étant subventionné. “Les cimenteries réalisent ainsi 50% de CA en marge (bénéfice), soit 200 à 250 millions de dollars annuellement.” C'est ce qui ressort de la communication du docteur Kefaïfi, à l'initiative du ministère de la Participation et de la Promotion de l'investissement. Le docteur a ajouté que si l'industrie nationale intégrait des ajouts dans la composition du ciment, elle pourrait rapidement atteindre une production de 15 à 16 millions de tonnes annuellement et ainsi exporter. Les cimenteries ont une capacité nominale actuellement de 12millions de tonnes/an. Lors du débat, des responsables de cimenteries sont intervenus pour souligner que les capacités réelles sont en deçà puisque, à l'exception des nouvelles cimenteries, “il n'y a pas eu d'essais de confirmation des performances pour les anciennes”. Ce qui veut dire que la capacité réelle est bien au-dessous de celle figurant dans le contrat (capacité contractuelle). Par exemple, la cimenterie de Chlef a été conçue pour une capacité de 2 millions de tonnes/an. La capacité réelle est de 1 à 1,3 million de tonnes/an. C'est cette situation qui explique le déficit. Autre raison : il n'y a pas eu d'investissements significatifs de renouvellement ou de modernisation de l'outil de production. Les mêmes responsables ont ajouté que le prix du ciment livré aux entreprises de réalisation est en fait actuellement d'environ 40 dollars la tonne. Le prix de 75 dollars est celui du marché parallèle. En tout état de cause, dans les deux cas, la marge reste importante. L'absence de concurrence encourage cette situation. À la veille de l'ouverture du capital des cimenteries, cette rencontre a ainsi permis de situer les enjeux du marché. L'étude sera affinée avec le concours des cimenteries en vue d'une stratégie de développement de la filière considérée comme stratégique. “Après l'eau, le ciment est considéré comme le second produit de caractère stratégique”, a souligné M. Kefaïfi. N. R.