Kaddour Ladlani n'est plus. Le moudjahid et militant historique a été inhumé dimanche. Jusqu'au dernier moment, il avait gardé intacte son âme de résistant : ces dernières années encore, il était de toutes les luttes démocratiques. Jeune émigré, employé par une mine de charbon dans le Nord de la France, Ladlani s'engage très tôt dans le Mouvement national. Et à la veille de la crise du PPA-MTLD, il est responsable fédéral du parti pour la région de Lyon. Dans cette crise, Ladlani refuse de prendre position dans le conflit entre messalistes et centralistes. Au lendemain du 1er novembre 1954, Kaddour Ladlani, dit Pedro, rejoint le FLN et milite au sein de la Fédération de France dans laquelle il assume plusieurs responsabilités, avant d'être nommé, en 1957, responsable de l'organisation dans la Fédération dirigée par Omar Boudaoud. Il assumera cette fonction jusqu'à l'indépendance. À partir du Congrès de Tripoli qui, en janvier 1960, érige la FF-FLN en 7e wilaya, il compte parmi les cinq membres représentants de la Fédération de France au CNRA. À l'indépendance, l'Algérie n'a pas pris l'option souhaitée par les représentants de la Fédération de France. Mais Ladlani reste engagé politiquement. En 1962, il est élu à l'Assemblée nationale constituante, puis, en 1964, à l'Assemblée nationale. Ladlani était président de l'Association de la Fédération de France jusqu'à son décès. De sensibilité de gauche, il n'a cessé de s'impliquer dans les questions politiques et sociales qui ont marqué l'histoire de l'Algérie indépendante. Interpellé par la crise qui contrarie la marche du pays, le moudjahid a fait preuve d'une disponibilité et d'un engagement constants jusqu'aux derniers instants de sa vie. M. H.