Les Etats-Unis ont transféré le pouvoir aux Irakiens avec deux jours d'avance sur le calendrier prévu et, dans la foulée, donné leur accord pour remettre au gouvernement intérimaire irakien l'ancien dictateur Saddam Hussein et des membres de son régime en vue de leur jugement. Salem Chalabi, directeur exécutif du Tribunal spécial irakien chargé de juger les crimes de guerre des membres de l'ancien régime, et les forces américaines se sont mis d'accord pour la remise de Saddam Hussein à cette instance judiciaire, a indiqué hier à Bagdad un communiqué de cette instance. Hier, Iyad Allaoui a annoncé que le président irakien déchu et onze de ses lieutenants seront remis aujourd'hui aux autorités de Bagdad, mais continueront à être gardés par les forces multinationales. “En conséquence, les autorités irakiennes prendront en charge 12 anciens responsables de l'ancien régime, dont Saddam Hussein, qui seront inculpés” par une commission spéciale, a encore indiqué le Tribunal. Le président américain George W. Bush s'était montré prudent à la mi-juin sur ce dossier en déclarant que ce transfert aurait lieu “au moment opportun”, dès que les conditions de sécurité s'y prêteront. “Je veux m'assurer que Saddam restera en prison. C'est tout ce que nous disons. Et je sais qu'en fin de compte, il restera en prison”, a-t-il dit.