La fondation Déserts du monde a organisé, hier, à son siège à la Cité des sciences, une rencontre sur “le patrimoine en péril” en présence d'une importante assistance d'experts et d'autres représentants de la société civile. M. Khelifa, ex-directeur du patrimoine au niveau du ministère de la Culture, a présenté à l'occasion un exposé intéressant sur La Casbah, classée patrimoine universel par l'Unesco, mais dont les murs s'effilochent au fil du temps dans l'indifférence la plus totale. L'opportunité, également, pour de nombreux passionnés de ce site historique de tirer la sonnette d'alarme concernant la restauration des différents sites qui croulent sous le poids des années. Certains intervenants, lors de cette rencontre, sont allés jusqu'à s'interroger s'il existe réellement une volonté politique pour restaurer notre patrimoine, non seulement à La Casbah, mais dans tout le pays. La situation de notre patrimoine semble des plus préoccupantes, comme l'atteste La Casbah à elle seule. Pas moins de 70 000 personnes vivent dans cette espace historique agressé et pillé chaque jour un peu plus. Les bâtisses vétustes et fragilisées par les tremblements de terre s'écroulent l'une après l'autre. D'autres sont restaurées de façon anarchique avec du ciment qui ne va pas du tout avec le type de construction de l'époque. L'activité artisanale est devenue quasiment inexistante. La Casbah se meurt, et c'est aussi notre identité qui se perd. N. S.