La Fédération nationale des travailleurs des industries agroalimentaires (Fntia) dresse un bilan peu reluisant des entreprises relevant de ce secteur. Le volume des créances, selon les cadres syndicaux représentant des syndicats des entreprises, a atteint un seuil important dont les victimes ne sont que les travailleurs qui n'ont pas perçu leur salaire depuis plusieurs mois. Les sociétés telles que l'Encg, l'Eriad, l'Enajuc, l'Onab risquent, selon cette organisation, de subir une déstructuration financière. La Fntia n'hésite pas à parler de “destruction planifiée d'un secteur stratégique jouissant d'un marché assuré et la perte de postes de travail aux fins d'un transfert inavoué de monopole”, lit-on dans une déclaration qui a sanctionné les travaux d'une réunion tenue récemment à Alger. La Fédération constate un manque de rigueur dans le choix des managers et l'absence de sanctions à la fin de chaque exercice. La mise en œuvre des résolutions de la bi et tripartite de l'année 2003, portant sur les conventions collectives de branches, accuse un retard flagrant. Devant ce qu'ils appellent “marasme social”, les syndicalistes dénoncent avec fermeté la politique d'encouragement du secteur parasitaire marqué par l'évasion fiscale, le travail au noir, le non-respect des normes… au détriment des opérateurs et autres investisseurs productifs respectueux des lois de la République. Ils déplorent, en outre, “la politique de deux poids et deux mesures pratiquée par les banques avec la complicité des pouvoirs publics en matière de financement des opérateurs économiques tendant à l'étouffement des entreprises publiques telles que l'Encg”, est-il souligné dans le même document. Certains managers, avoue-t-on, jouissent d'une impunité en dépit des graves défaillances de gestion relevées par les responsables concernés. Face à cette politique destructrice et génératrice de chômage, de misère et d'exclusion, la Fntia exige l'intervention en urgence des pouvoirs publics pour mettre un terme aux contraintes dont souffrent certaines entreprises qui restent encore au bord de l'explosion. Par ailleurs, les travailleurs demeurent mobilisés pour mener toute action qui sera décidée pour, dit-on, la sauvegarde de leurs différentes entreprises et de leur poste de travail. B. K.