Une trentaine de personnes du collectif des clients spoliés de la banque El Khalifa dont quatre femmes se sont rassemblées, hier, devant le siège de la présidence de la République. Une délégation de quatre personnes a été reçue par un responsable au niveau de la présidence pour remettre une lettre à Monsieur le président de la République. Après une courte entrevue durant laquelle les membres de la délégation ont exposé les problèmes qui les ont poussés à interpeller le premier magistrat du pays, ce cadre leur a signifié que le problème ne relevait pas de la présidence de la République mais de la Chefferie du gouvernement et leur a conseillé d'aller voir le Chef du gouvernement. Ces victimes croyaient que l'Etat allait prendre en charge leur problème après l'engagement pris par le président de la République, lors de la dernière campagne électorale pour la présidentielle de tous les rembourser ; le liquidateur de cette banque a semé le doute par ses interventions sur les médias publics auprès de ces déposants qui sont au nombre de 10 000 entre entreprises et particuliers sur le territoire national. Nous pouvons lire sur la lettre adressée au président : “Depuis votre engagement devant la nation au cours de l'émission “Baramidj” de payer l'ensemble des épargnants, le calme et la sérénité sont revenus dans les foyers et nous attendons patiemment la concrétisation de votre décision”. Les préjudices financiers causés à ces citoyens ont conduit à la destruction de nombreux foyers et à la faillite de nombreuses entreprises privées. Ces déposants refusent de se plier à la logique du liquidateur qui veut les rembourser à hauteur de 600 000 DA. Il explique que cette manière de faire s'applique à une banque qui a fait faillite et ne s'est jamais déclarée en cessation de payement. “Sa mise en liquidation a été une décision politique et nous voulons aussi une décision politique de notre Etat pour nous rembourser. Pourquoi veut-on nous endosser la négligence de la Banque d'Algérie qui n'a pas fait son travail vis-à-vis de cette banque. Notre seul tort c'est d'avoir fait confiance à notre Etat”, précise le président du collectif des clients. Concernant ce dernier point et les sorties médiatiques du liquidateur, on peut également lire sur le document destiné au premier magistrat du pays que “le liquidateur semble se mouvoir en marge de vos engagements pris devant la nation et de vos directives au Chef du gouvernement, en décrivant les mécanismes ravageurs d'une liquidation classique qui n'en est plus. Il eut été plus judicieux qu'il se mette en adéquation avec vos engagements et directives en se rapprochant des sphères de décisions pour trouver les voies et moyens pour résoudre ce problème”. Ces victimes, qui ont constitué un collectif d'avocats et ficelé un dossier avec documents à l'appui, ont décidé d'ester en justice la Banque d'Algérie qu'ils accusent d'être la source de leur malheur. Par ailleurs, il demande à la présidente du Parti des travailleurs qui sera normalement reçue prochainement par le président Bouteflika de plaider leur cause. Mme Louiza Hanoune sera reçue par le président pour lui remettre 500 000 signatures récoltées à travers le territoire national pour la tenue d'un congrès national de toute la classe politique. M. B.