La Corée du Nord a exclu de nouvelles négociations avec les Etats-Unis sur son programme nucléaire, traitant le président George W. Bush de tyran pire qu'Hitler et d'imbécile politique. Dans une attaque particulièrement virulente contre Bush, un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères l'a qualifié de tyran qui relègue Hitler dans l'ombre. Réagissant aux calomnies du président américain, qui avait lui-même déclaré en campagne électorale dans le Wisconsin, la semaine dernière, que la Corée du Nord était une tyrannie, le porte-parole de Pyongyang l'a même traité d'“imbécile politique dépourvu de toute moralité élémentaire sur le plan humain et un sale type”, selon les termes de l'agence de presse officielle coréenne (KCNA). Pyongyang s'en est également pris au président américain pour avoir provoqué la guerre en Irak. L'arrivée de Bush au pouvoir a transformé un monde pacifique en un désordre sans précédent dans l'histoire, victime d'un cercle vicieux de terrorisme et de guerre, a déclaré le porte-parole coréen, qui n'a pas été avare en matière de quolibets contre le locataire de la Maison-Blanche. Le porte-parole a ajouté qu'en raison des déclarations du président américain et de l'hostilité de la politique des Etats-Unis, une réunion du groupe de travail chargé de préparer la prochaine session de pourparlers à six pays sur le nucléaire nord-coréen était exclue. Une nouvelle session devait en principe réunir le mois prochain à Pékin les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Japon et les deux Corées pour discuter du démantèlement du programme nucléaire nord-coréen. Trois sessions de négociations à six depuis un an n'ont débouché sur aucun progrès sensible pour sortir d'une crise déclenchée en octobre 2002 lorsque Washington a accusé Pyongyang de chercher à se doter de l'arme nucléaire en violation d'un accord précédent. Les derniers pourparlers s'étaient tenus en juin dans la capitale chinoise. La Corée du Nord avait déjà exprimé son scepticisme sur la prochaine ronde de négociations et a critiqué des manœuvres américano-sud-coréennes qui ont commencé hier. Il reste que Washington a pris la décision de diminuer ses bases militaires dans la région. Alors comment lire cette sortie de Pyongyang ? Gesticulation ou envie d'en découdre vraiment ? D. B.