Un véritable climat d'insécurité s'est emparé des grandes villes du pays et même de la capitale, jadis quelque peu épargnée. À peine sorti du cauchemar du terrorisme, les algériens ont été vite rattrapés par ses relais. La violence des islamistes a été, vite, “héritée” par de jeunes délinquants qui n'ont guère hésité à user des mêmes procédés pour semer peur et violence au sein d'une société déjà traumatisée. Un véritable climat d'insécurité s'est emparé des grandes villes du pays et même de la capitale, jadis quelque peu épargnée. L'insécurité est omniprésente ces dernières années. Cependant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, il semblerait que le climat d'insécurité soit ressenti beaucoup plus par le citoyen, soit en tant que victime, soit en tant qu'impuissant “spectateur”. En effet, les statistiques des services concernés par la lutte contre la criminalité ne reflètent point les innombrables agressions dont sont victimes chaque jour que Dieu fait les citoyens. Ainsi, si aux yeux des algériens, la société se criminalise de plus en plus, pour la Police judiciaire, certains délits et crimes connaissent une nette régression. C'est du moins ce que ces mêmes services soutiennent en se basant sur des données chiffrées. Il s'avère, donc selon la PJ que les crimes et délits liés aux atteintes à des personnes et à des biens ont enregistré une baisse de 11% durant les sept premiers mois de l'année en cours par rapport à l'année dernière durant la même période et ce, sur tout le territoire national. 20 830 affaires ont été enregistrées et 19 748 personnes arrêtées en 2004 contre 23 268 affaires et 24 417 personnes impliquées en 2003. Les atteintes contre les personnes ont connu une régression de 10% avec 19 949 cas et 18 221 arrestations en 2004 contre 22 188 affaires similaires en 2003. Au volet des délits contre les personnes, explique le commissaire Soualhi de la PJ, on compte plusieurs sortes d'atteinte qui connaissent une véritable baisse sauf pour les homicides involontaires qui vont crescendo. Une hausse de 31% est signalée par les conférenciers. “De janvier 2004 à juillet 2004, nous avons enregistré 75 affaires avec arrestation de 77 personnes alors qu'en 2003, il n' y a eu que 57 affaires et 84 arrestations”. Les homicides volontaires et les tentatives d'assassinat sont également en baisse avec respectivement : 16 et 18%. Il faut savoir, en outre, que la plus importante régression a été de 65% pour les affaires liées aux coups et blessures ayant entraîné la mort : 86 affaires et 142 arrestations en 2004 contre 244 affaires et 375 personnes impliquées en 2003. Bien qu'elles aient connu une baisse de 9%, les affaires se rapportant aux coups et blessures volontaires détiennent la palme. Elles représentent 90% des atteintes aux personnes. Pas moins de 19 551 ont été enregistrées en 2004 contre 21 579 durant les sept premiers mois de l'an 2003. D'importantes régressions ont été également annoncées par le conférencier, pour les affaires d'enlèvement et séquestration 35% ; atteinte aux mœurs 19% ; création de lieux de débauche 40% ; viol 10% et incitation de mineurs à la débauche 14%. Par ailleurs, une baisse de 21% est signalée par les mêmes services pour ce qui est des atteintes aux biens où l'on recense les vols aggravés, les vols simples et les vols de véhicules. Ces derniers ont connu une diminution de 7%. Ce qu'il faut savoir enfin, c'est que ces différents constats ont été établis sur la base des plaintes et autres enquêtes de la Police judiciaire. En d'autres termes, il est fort probable que des crimes ont été étouffés par des victimes en vue d'éviter les innombrables tracasseries judiciaires. C'est le cas pour ce qui est des vols à la tir et à l'arraché notamment des portables. “Les victimes préfèrent accélérer les choses en faisant une déclaration de perte qui leur est délivrée sur le champ que de déposer plainte et patienter des mois”, soutient le commissaire et d'expliquer que ses agissements nuisent à la sécurité des citoyens car les services chargés de la lutte contre les crimes agissent suite à des plaintes ou des renseignements. La non-assistance des citoyens aux victimes de vols et autres agressions se généralisent et encouragent parfois les délinquants à commettre leurs délits en toute quiétude. M. B.