Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, est en Libye pour négocier avec Kadhafi les moyens d'enrayer le flot d'immigrants clandestins recueillis par l'Italie. Un premier accord bilatéral a déjà été conclu à Tripoli le 4 juillet 2003, mais sans mettre fin au calvaire des immigrants qui embarquent majoritairement en Libye et arrivent dans des conditions dramatiques au large de l'Italie. Mardi, la garde des finances stationnée sur l'île sicilienne de Lampedusa, a une nouvelle fois dû se porter au secours de 275 malheureux, dont 89 mineurs entassés en mer sur un chalutier de 20 mètres. Tripoli est régulièrement accusé de contrôles insuffisants à l'égard de ce trafic qui a fait 938 morts depuis l'été 2001, selon un bilan de l'association catholique Sant'Egidio. Silvio Berlusconi a demandé à plusieurs reprises aux autorités libyennes de renforcer leurs contrôles pour empêcher ces traversées qui lui posent trois grands problèmes : humanitaire avec la saturation des centres de rétention, politique avec les récriminations de l'aile xénophobe de sa majorité et de sécurité du territoire dans un contexte dominé par la hantise du terrorisme. Tripoli, de son côté, se plaint de manquer de moyens, d'être l'objet d'une invasion et de ne plus savoir si les immigrés qui entrent en Libye viennent pour vivre, pour travailler et manger ou s'ils sont des terroristes. D. B.