On ne peut prétendre au Jeux olympiques, rendez-vous mondial de la haute performance, avec une préparation et des encadreurs au rabais. Encore moins quand les critères de sélection des athlètes sont basés sur du populisme. Les dieux de l'Olympe n'ont vraiment pas été favorables avec la délégation algérienne, qui, après quinze jours de simple figuration aux joutes d'Athènes, rentre bredouille au pays. Cette participation au goût de Berezina est un fait vraisemblablement inédit dans l'histoire du sport algérien. Car même aux pires moments de vaches maigres, il y avait toujours, comme surgi de nulle part, un athlète par-ci, un autre par-là pour sauver, comme on dit, la face. Sorte d'arbre qui cache la forêt, empêchant de voir la réalité. Cette forêt, celle de la faillite du sport algérien, apparaît aujourd'hui dans sa nudité. Mais au-delà de la déception et de la frustration que les Algériens férus de sport ont dû éprouver samedi soir quand Saïdi-Sief, ultime espoir du podium, est rentré dans le peloton de… queue, il s'agit pour toute la famille sportive, athlètes, techniciens et responsables, de tirer la leçon de cette déroute monumentale. Et d'ores et déjà, certains éléments d'appréciation doivent être pris en considération dans l'évaluation des résultats. À commencer par l'argument des moyens financiers, mis en avant par certains athlètes, qu'il convient d'évacuer. En effet, de ce côté, il faut bien reconnaître que les autorités n'ont pas fait, cette fois-ci, dans la parcimonie. Si bien d'ailleurs que Mustapha Berraf, le président du COA, avait misé sur un minimum de cinq médailles. Paradoxalement, aucune n'est tombée dans l'escarcelle algérienne, alors qu'un pays comme Cuba, avec beaucoup moins de moyens que le nôtre, s'en est sorti avec sept médailles. C'est dire qu'en l'espèce, le défaut de la cuirasse se situe ailleurs que dans les histoires d'argent. L'analyse doit plutôt porter sur la préparation, qui est aujourd'hui érigée quasiment en science exacte. On ne peut prétendre aux Jeux olympiques, rendez-vous mondial de la haute performance, avec une préparation et des encadreurs au rabais. Encore moins quand les critères de sélection des athlètes sont basés sur du populisme. Comme cela a été le cas pour certains qui sont partis faire de la villégiature. Il s'agit désormais de positiver la faillite d'Athènes en mettant les mots sur les maux. La quête de lauriers commence par-là. N. S.