Le 11 septembre est une bien triste date pour le peuple américain et le monde entier. C'est celle qui a été choisie par la justice pour faire expulser 13 familles de chez elles à Mohammadia (près de l'usine Oncv). Ces familles, arrivées pour la majorité ici vers la fin des années 1980, ont érigé des constructions en dur alimentées en eau et en électricité. Le terrain appartenant initialement à l'Eneroa a été cédé par cette dernière dans le cadre de la restructuration au groupe Sapta, spécialisé dans les ponts et ouvrages d'art. Cette entreprise, pour récupérer son bien, a porté l'affaire devant la justice qui trancha par deux fois en sa faveur (cour d'El-Harrach et cour d'Alger). Après le délai de 3 mois accordé par les autorités, les familles seront obligées de quitter les lieux à la date annoncée qui coïncide avec la rentrée des classes. C'est justement ce qu'appréhendent les pères de famille. “C'est malheureux de se retrouver à la rue alors que nos enfants sont censés rejoindre l'école le jour du 11 septembre”, dira, l'air triste, ce père de famille. Il faut noter que les familles ne sont pas contre la décision de justice même si elle est dure à accepter. Toutefois, elles attendent un geste des autorités aussi minime soit-il. “C'est la rentrée scolaire et dans peu de temps le Ramadhan. Ce ne sera pas facile pour nous. Nous lançons un appel à la commune et à la wilaya pour nous affecter des chalets afin de passer l'hiver dans des conditions décentes. Nous n'avons pas où aller. Les pères de famille ici sont de simples travailleurs”, se lamentera un habitant. Du côté du groupe Sapta, la chose semble dépasser les responsables. Le PDG que nous avons abordé lors de la visite d'inspection du ministre des travaux publics explique que l'entreprise ne dispose pas de moyens à même de recaser ces familles. “La justice a tranché en notre faveur, je ne vois vraiment pas de quelle manière l'entreprise pourrait intervenir auprès de ces familles”, fait-il savoir. En attendant la solution, ce sont quelque 70 personnes qui vont grossir les rangs des sinistrés. A. F.