Il a été décidé de prolonger l'horaire quotidien des études dans tous les établissements de formation professionnelle jusqu'à 22 heures. Les directeurs de la formation et de l'enseignement professionnels au niveau des 48 wilayas du pays ont exposé, hier, à l'INFP d'Alger “les contraintes objectives” que rencontre le secteur à la veille de la rentrée prévue à partir du 18 septembre courant. Intervenant lors d'une rencontre destinée à “évaluer les actions mises en œuvre et les mesures arrêtées pour assurer le bon déroulement” de cette rentrée 2004/2005, les responsables locaux du secteur ont, tour à tour, soulevé le problème des places pédagogiques offertes aux stagiaires. Pour cette rentrée, l'accès aux différentes structures de formation professionnelle sera ouvert à tous les demandeurs de formation, toutes spécialités confondues et ce, sans être soumis aux épreuves de sélection par concours comme par le passé. Cette situation nouvelle fait que l'offre existante est “loin de répondre à la demande importante” compte tenu de l'insuffisance des structures d'accueil à même de satisfaire, dans de bonnes conditions d'études, tous les postulants. Pour pallier cette contrainte, il a été décidé de prolonger l'horaire quotidien des études dans tous les établissements de formation professionnelle jusqu'à 22 heures. Réagissant à cette nouvelle mesure, les directeurs de wilaya du secteur ont soulevé la question du “manque de moyens de transport des élèves qui ne bénéficient pas du régime de l'internat” et par endroits, de “leur sécurité”, en quittant les établissements de formation à une heure tardive pour rejoindre leur domicile. D'autres responsables ont fait part de contraintes liées aux transformations des structures pédagogiques pour pouvoir accueillir un nombre plus important de stagiaires qui, selon eux, se répercutent “négativement sur la rentabilité dans certaines spécialités”. Des directeurs ont également, soulevé “la situation juridique de certains établissements nouveaux qui n'ont pas encore fait l'objet d'arrêtés, ce qui retarde leur opérationnalité”. “Cette situation fait que ces établissements manquent de postes budgétaires et donc de personnel d'encadrement et d'exécution”. Par ailleurs, beaucoup d'intervenants ont soulevé le problème du “manque d'entreprises susceptibles d'assurer des stages pratiques aux élèves”, en raison de “l'indisponibilité d'équipements adéquats pour prendre les stagiaires en charge”. Dans certaines wilayas, est soulevée la question de l'absence de tissu industriel, d'où la suppression du nombre de spécialités de formation et l'orientation des stagiaires concernés vers d'autres régions. D'autres intervenants ont posé le problème de certaines spécialités traditionnelles, notamment celles réservées aux femmes et qui sont prises en charge dans le cadre des cours du soir, au lieu qu'elles soient assurées normalement dans les centres de formation. Au cours de cette rencontre, le ministre a indiqué que les réformes engagées dans le secteur visent la préservation de la main-d'œuvre disponible sur le marché du travail et la promotion du secteur de la formation professionnelle pour en faire “une réserve principale d'approvisionnement du marché du travail”. M. Khalid a estimé, en outre, que “les lacunes” de ce secteur se sont traduites par “l'absence d'une main-d'œuvre qualifiée amenant certaines entreprises à recourir à la main-d'œuvre étrangère, outre les lacunes entachant le recrutement des formateurs et la non-satisfaction du secteur de la formation aux besoins du marché du travail”. Le ministre a aussi évoqué la nouvelle politique pédagogique du secteur qui accorde “une grande importance aux spécialités lourdes, tels l'habitat et l'environnement”. Par ailleurs, M. Khaldi a annoncé la suppression de certaines filières de l'enseignement professionnel fondamental dont la coiffure qui a été intégrée parmi les cours du soir payants, les techniques de gestion et d'administration qui relèvent dorénavant du ministère de l'intérieur qui a tenu à récupérer les centres de formation administrative. R. N.