Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté, hier, au pied du Kremlin, à l'appel des autorités, pour assurer que la Russie ne tomberait “pas à genoux” face au terrorisme, après la prise d'otages de Beslan, la ville d'Ossétie du Nord qui continue à enterrer ses morts. Les manifestants, convoqués vers 17h00 (13h00 GMT) par la mairie de Moscou et les organisations sociales officielles au pied du Kremlin, y ont observé une minute de silence, entrecoupée seulement du son des cloches de la cathédrale Basile le Bienheureux toute proche. La manifestation, qui a duré moins d'une heure, a rassemblé plus de 100 000 personnes, selon les organisateurs, un chiffre impossible à confirmer de source indépendante. La place Vassilievski Spousk descendant vers la Moskova était noire de monde. Les télévisions russes contrôlées par l'état avaient largement diffusé, ces derniers jours, des appels à participer à cette manifestation, après le dénouement tragique de la prise d'otages qui a fait, selon le dernier bilan officiel, 335 morts (sans compter les preneurs d'otages) vendredi. “Nous pouvons et devons arrêter le terrorisme. La Russie ne peut être vaincue”, a lancé le maire de Moscou, Louri Loujkov à la tribune. C'était également le ton des slogans arborés sur de multiples pancartes : “La Russie ne se laissera pas mettre à genoux”, lisait-on, parmi de nombreux drapeaux russes, ceux de la ville de Moscou (Saint-Georges terrassant le dragon), des icônes et des fanions rouges du Parti communiste. “Nous devons tous faire partie de la société civile”, a expliqué devant les caméras de télévision Natalia Soljenitsyne, l'épouse de l'écrivain et dissident Alexandre Soljenitsyne.