Plus de 100 000 personnes étaient attendues ce mardi après-midi au pied du Kremlin pour protester contre la prise d'otages dans l'école de Beslan, une manifestation organisée par les autorités, mais critiquée par la presse libérale pour son caractère pro-gouvernemental. Le rassemblement, convoqué par la mairie de Moscou et les organisations sociales officielles à 17h 00 locales (13h 00 GMT), devait être entouré de mesures de sécurité draconiennes : la presse a dû s'accréditer pour y avoir accès, les participants devaient venir deux heures à l'avance pour passer sous des détecteurs de métaux et soumettre leurs affaires personnelles à des contrôles par des rayons-X comme dans les aéroports. Le lieu de la manifestation, entre le Kremlin et la cathédrale de Basile le Bienheureux, devait être quadrillé par des chiens renifleurs d'explosif avant d'être bouclé. Plusieurs centaines de policiers et de militaires devaient assurer la sécurité. «Le meeting antiterroriste ne deviendra pas antigouvernemental», titrait à la une le quotidien centriste Izvestia. Vedomosti, le quotidien des affaires, regrette dans un éditorial que la manifestation n'ait pas été spontanée: «Nous ne sommes pas sortis dans les rues pour protester contre la terreur et l'irresponsabilité ni le 1er septembre (le jour de la prise d'otage à Beslan), ni ce week-end (après le dénouement tragique) (...) La société a voulu attendre que le pouvoir l'appelle à un meeting bien organisé». Les télévisions russes strictement contrôlées par l'Etat ont diffusé ces derniers jours des appels aux Russes à participer à la manifestation.