Le ministre de l'Education a promis une année scolaire sereine en éloignant le spectre de la grève. Les différents syndicats des enseignants ne l'entendent pas de cette oreille. L'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) monte au créneau. Elle remet en cause la façon dont est conçue la réforme de l'éducation nationale. “C'est une réforme faite dans la précipitation en faisant porter le chapeau de l'échec de l'école à l'enseignant , sinon comment expliquer l'aberration de la part du ministre de l'Education qui a déclaré que 80 % des enseignants n'ont pas eu le bac ?” s'est indigné hier M. Ider, président de l'Unpef, lors d'une conférence de presse tenue au siège de cette organisation. Les représentants du syndicat ont estimé que “le programme de la réforme ne prend pas en considération les vrais problèmes du secteur de l'éducation. Nous voulons construire une école universelle. On veut introduire l'enseignement de la langue française à partir de cette année alors qu'il n' y a pas d'enseignants. Ça sera un fiasco. On formera des analphabètes bilingues. Nous voulons aussi une réforme qui prenne en charge les problèmes quotidiens de l'éducateur en l'associant aux décisions le concernant dans le secteur”. Le président de l'Unpef reproche à la tutelle de faire cavalier seul en excluant les syndicats autonomes dans la prise de décisions privilégiant l'UGTA. “C'est pire qu'une dictature, c'est un véritable pouvoir”, a ainsi qualifié M. Ider la centrale syndicale. Lors de la conférence de presse, le département de Taïeb Louh n'a pas été épargné. Les enseignants ont également protesté contre leurs exclusions dans l'élaboration du nouveau statut de la Fonction publique. “Nous voulons au moins qu'il écoute ce que nous avons à dire car ça nous concerne en premier lieu. Le ministre le sait bien, lui qui a été syndicaliste. “ L'Unpef a annoncé hier l'organisation d'un grand meeting, le 5 octobre prochain, à l'occasion de la Journée mondiale de l'enseignant. Le syndicat passera à l'offensive si le ministère ne répond pas. Des rassemblements et des sit-in sont déjà programmés. “On recourra à la grève s'il le faut. Elle touchera tous les paliers de l'éducation à l'échelle nationale”, ont menacé les responsables de l'Unpef. Il faut savoir que le Cnapest (Coordination nationale des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) compte observer deux journées de grève les 24 et 25 septembre et, au cas échéant, boycotter des travaux administratifs. Ses principales revendications s'articulent autour de l'octroi de l'agrément par le ministère du Travail, la hausse des salaires à hauteur de 100%, la retraite après 25 ans de travail et l'élaboration d'un statut particulier pour l'enseignant. Des revendications pour lesquelles l'Unpef, du moins pour les trois dernières, ne semble pas adhérer. Son président soutient que les professeurs peuvent encore donner plus après 25 ans de travail avec l'expérience acquise. Il a proposé de revoir ce volet en concertation avec les enseignants de tous les paliers. Quant au statut particulier et à la hausse des salaires, M. Ider a estimé que "”a manière dont sont présentés les deux dossiers peut semer la division. Il faut aller dans le sens de l'harmonisation des salaires en respectant les échelles de valeur”. De son côté, la CLA (Coordination des lycée d'Alger) a considéré que les enseignants doivent être associés en tant qu'acteurs principaux dans les réformes. M. B.