Le Parti national démocrate (PND, au pouvoir) réunit à partir de demain pour trois jours sa conférence nationale annuelle qui devrait marquer une étape supplémentaire dans l'irrésistible ascension de Gamal Moubarak, 41 ans, sur la scène politique égyptienne. Le fils cadet du président Hosni Moubarak, 76 ans, devrait renforcer ses pouvoirs à l'occasion de cette conférence et apparaître comme un possible “dauphin” de son père au pouvoir depuis l'assassinat du président Anouar El-Sadate par des islamistes en 1981. Gamal Moubarak occupe depuis un an une position stratégique au poste de “responsable du Haut Comité des politiques” du PND, équivalent à un bureau politique, avec des prérogatives étendues. Lors de la précédente conférence annuelle du parti, Gamal Moubarak avait émergé à la tête d'une équipe de jeunes cadres, porteurs, selon le mouvement, d'une “pensée nouvelle” dont s'inspire depuis le parti pour proposer au gouvernement des réformes libérales. Le “Haut Comité des politiques” a marqué sa nouvelle prééminence en plaçant sept de ses membres à des postes stratégiques dans le gouvernement formé en juillet par le Premier ministre Ahmed Nazif. Après l'économie, le PND doit s'attaquer cette année à l'enseignement et aux réformes politiques, sans cependant remettre en cause l'édifice institutionnel en place depuis 1971, alors que l'opposition réclame la réduction des pouvoirs du chef de l'Etat et son élection au suffrage universel direct. Les milieux politiques égyptiens ne s'attendent pas à des bouleversements dans la hiérarchie du PND, présidé par le chef de l'Etat, mais à la poursuite de la mise à l'écart de la vieille garde, qui devrait bénéficier aux jeunes issus de la Fondation des jeunes générations, créée par Gamal Moubarak. Les modernistes de l'entourage de Gamal Moubarak, qui veulent écarter toute polémique sur un héritage du pouvoir en Egypte à la manière de Bachar Al-Assad en Syrie ou éventuellement de Seif Al-Islam Kadhafi en Libye, présentent le fils du chef de l'Etat comme un “dauphin républicain” à la manière des membres des dynasties Kennedy ou Bush aux Etats-Unis, qui serait, “le moment venu”, adoubé par le suffrage populaire. Le président Moubarak, qui a connu quelques problèmes de santé ces derniers mois, devrait briguer en 2005 un cinquième mandat présidentiel de six ans. Une campagne discrète a déjà commencé au sein du PND pour qu'il présente sa candidature, qui devrait être entérinée en mai par le Majliss El-Choura (Sénat) et plébiscitée cinq mois plus tard. La promotion de Gamal Moubarak comme “dauphin républicain” a été lancée cette semaine dans un article d'une page sur huit colonnes par le nouvel hebdomadaire Al Moustaqbal Al Gadeed (avenir nouveau), qui avait plaidé dès son premier numéro en juin pour le rajeunissement de la classe politique et un “Premier ministre de 35 ans”.