“Les projets de textes relatifs au régime indemnitaire et aux mesures spécifiques liées à la carrière sont à l'étude auprès des instances concernées”, selon le communiqué de la tutelle. En cette rentrée sociale, le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) monte au créneau avec un avertissement qui ne dit pas son nom. La conférence de presse, organisée dimanche au siège de cette organisation autonome, rappelait, en fait, à l'ordre ceux qui pourraient avoir la mémoire courte, faute de quoi, le recours à la grève deviendrait une démarche inévitable. Le Dr Youcefi, secrétaire général du syndicat, a insisté d'ailleurs sur ce point en déclarant : “Des promesses nous ont été faites lors de la signature des documents, en mars dernier, mais au jour d'aujourd'hui, il n'y a rien de concert.” La réponse du ministère de la Santé ne s'est pas fait attendre. Dans un communiqué, il a exposé, de manière exhaustive, l'évolution de la prise en charge des revendications socioprofessionnelles des personnels du secteur public de la santé. “S'agissant des praticiens spécialistes de santé publique, tous les projets de textes relatifs au régime indemnitaire et aux mesures spécifiques liées à la progression dans la carrière ont été finalisés et envoyés dès le mois d'août pour examen et études au niveau des instances concernées”, lit-on sur le document en question qui ne manque pas d'exprimer, à son tour, les reproches de la tutelle à l'encontre du syndicat. “Concernant la réunion du 13 septembre qui a été boycottée par les représentants du syndicat des spécialistes (Snpssp), l'administration centrale a été représentée par deux conseillers en charge du dossier, un directeur central et des sous-directeurs de toutes les directions concernées par les dossiers inscrits à l'ordre du jour”, ajoute le communiqué en guise de mise au point aux propos tenus par le syndicat concernant le mépris affiché par la tutelle à cause de son silence au moment où elle devrait agir pour concrétiser les engagements pris. “À quoi servent les directives du ministre si elles ne sont pas suivies d'effets ?” s'est interrogé le 1er responsable du syndicat non sans faire ressortir le retard cumulé. “Si quelques projets de décrets ont été envoyés effectivement à la Fonction publique, la majorité des autres projets était encore au département de la santé à la date du 12 juillet 2004”, dira-t-il. La tutelle, de son côté, assure qu'il n'y a pas de mépris de sa part et revient sur les préoccupations de l'administration centrale qui, selon elle, “veille à améliorer le statut des personnels dans les limites de la réglementation régissant les personnels relevant de la Fonction publique et œuvre, en conséquence et dans le cadre de la réforme hospitalière, à mettre en place des mécanismes adéquats qui conjuguent de nouvelles perspectives d'amélioration de la rémunération à une meilleure prise en charge des besoins en santé des citoyens, notamment ceux résidant en dehors des grandes villes du Nord du pays”. À ce propos, le ministère de la Santé attend toujours la réponse du Snpssp concernant la liste des médecins spécialistes volontaires devant encadrer les missions médicales périodiques à envoyer dans certaines zones déshéritées du pays. S'agissant des autres personnels de la santé, le tutelle précise que tous les textes réglementaires dont il avait été convenu ont été finalisés et sont soumis à l'appréciation des instances concernées. Ces projets touchent également les professeurs d'enseignement professionnel paramédical (indemnité de contagion, statuts des écoles paramédicales). N. S.