La réduction à deux jours des réserves de combustibles pour le marché intérieur et l'appel américain à des élections anticipées n'arrangent pas la situation du chef de l'Etat vénézuélien. La grève générale, qui bouclera demain sa deuxième semaine, entre dans une phase cruciale. Le bras de fer entre Hugo Chavez et les syndicalistes ne peut plus durer indéfiniment au vu de la dégradation de la situation. Outre la paralysie quasi totale de toutes les activités, la réduction des réserves de combustibles pour le marché intérieur aggrave davantage le conflit. Afin de relancer au plus vite les exploitations de pétrole, le président vénézuélien s'apprêterait à faire appel à des techniciens de l'OPEP pour remplacer les grévistes de PDVSA. “Je ne veux pas en arriver là, mais s'ils résistent au redémarrage des raffineries, des techniciens étrangers viendront pour faire redémarrer notre entreprise” a-t-il déclaré. Après avoir reçu des offres d'aide de plusieurs membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) Hugo Chavez se dit prêt à sacrifier 80% des grévistes s'ils ne veulent pas revenir à la raison. Il compte même recourir à des importations de combustibles pour alimenter le marché interne, pour faire face à la situation. Acculé, le chef de l'Etat vénézuélien n'est cependant pas disposé à lâcher prise. Le soutien de l'OPEP, qui lui offre ses services pour approvisionner les clients du Venezuela temporairement, s'il en fait la demande, conforte quelque peu Hugo Chavez. Il rejette tout appel à organiser des élections anticipées, comme le demandent les syndicats avec l'appui des Etats-Unis. Washington a, en effet soutenu cette idée vendredi, tout en faisant part de sa vive inquiétude “devant la détérioration de la situation au Venezuela. Les Etats-Unis sont convaincus que la seule voie pacifique et politique qui soit viable pour sortir de la crise est l'organisation d'élections anticipées”. Ce souhait est loin d'être partagé par Chavez, qui rétorque, “des élections anticipées ne sont pas prévues par la Constitution. Je ne peux croire que les Etats-Unis disent au monde que le Venezuela doit violer sa Constitution”. Il s'en tient cependant à une disposition de la Constitution qui prévoit la possibilité d'un référendum pour révoquer le président seulement à partir de la mi-mandat, soit le 19 août 2003. Les observateurs s'interrogent cependant sur les capacités de résistance de Chavez, qui ne peut rester insensible devant ce qui se passe dans son pays. Il semble tabler sur l'aide de l'OPEP pour affaiblir les grévistes et avoir gain de cause. Reste à savoir aussi jusqu'ou peuvent aller les syndicats dans leur mouvement. Le rôle de l'OPEP, où Chavez joue un rôle important, pourrait être déterminant dans le règlement de la crise vénézuélienne. K. A. IRAK Powell : “Pas de guerre, si Bagdad coopère” Le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a affirmé que si l'Irak coopérait totalement en désarmement, il n'y aurait pas de guerre, soulignant toutefois que son pays savait qu'”il en possède”, dans une interview accordée au quotidien Al-Qods al-Arabi. “Si l'Irak coopère totalement, en remettant tous les documents nécessaires et les personnes qui pourraient être interrogées pour parvenir à la vérité (...), il n'y aura pas de guerre et le peuple irakien pourra décider qui devrait être son dirigeant”, a déclaré M. Powell au quotidien arabe édité à Londres. “Tant que le régime (de Bagdad) n'aura pas changé par lui-même, la politique américaine — et non celle des Nations unies — consistera à vouloir le changer. Jusqu'à présent, nous ne pouvons pas être sûrs qu'il coopère”, a-t-il dit. Le régime de Saddam Hussein “continue à nous fournir des déclarations selon lesquelles il ne possède plus d'armes de destruction massive, alors que nous savons qu'il en possède”, a affirmé M. Powell.