Djaballah rejoint Soltani alors que ce dernier propose une vente concomitante. Comme attendu, Djaballah dit non aux amendements proposés par le gouvernement pour le code de la famille. Les députés du MRN ont rejeté le projet examiné en conseil de gouvernement et qui n'attend plus que le feu vert de Bouteflika pour atterrir sur les pupitres du Parlement. Les députés de Djaballah ont fait comme ceux du MSP, ils se sont réunis dans l'hémicycle pour propager leur haine des femmes et faire monter les enchères en prévision de futurs reclassements politiques. Les troupes de Djaballah n'avaient même pas à s'épuiser. Le langage est connu. Ce sont les mêmes circonvolutions propagées par leurs frères ennemis du MSP. Pour les islamistes institutionnels, le projet, qui porte l'empreinte de Bouteflika, ne repose pas sur des bases correctes : qu'il s'agisse du tutorat, de la polygamie, de la garde des enfants, du divorce ou du logement. Ramené à la rescousse, le professeur Abderrahmane Chibane, ancien ministre des affaires religieuses et président de l'Association des oulémas musulmans devait même mettre du baume au cœur des élus de Djaballah en précisant que l'interdiction de la polygamie peut avoir des conséquences fâcheuses comme le divorce et les relations extraconjugales ! Le MSP a eu le courage de ne pas trop ergoter en plaçant la polygamie dans son contexte de jouissance sexuelle. Mais, Soltani, à l'inverse de Djaballah, ne peut pas aller plus loin que les menaces verbales. Il n'a cesse de le répéter : pas question de sacrifier sa place au sein de la coalition présidentielle. Devant l'intransigeance du pouvoir, le MSP tente une nouvelle diversion en proposant une sorte de vente concomitante : le passage des amendements contre la levée de l'état de siège ! Le marché aurait été crédible si le MSP n'avait pas annoncé, auparavant, le retrait de cette question de l'APN, que, pourtant, il avait initié la veille des présidentielles, comme la mère de ses batailles. Le ministre de la justice a remis de l'ordre dans les spéculations et bombages de torses, en affirmant que le projet sera examiné en conseil des ministres. Laissant même entendre que les propositions resteront telles qu'arrêtées en conseil de gouvernement. Auparavant, Belkhadem devait exiger des élus du FLN une solidarité d'autant plus exemplaire que leur parti est majoritaire dans les institutions et, Bensalah, président du conseil de la nation avait dit clairement ne pas se laisser griser par les gesticulations des pourfendeurs des amendements proposés par le gouvernement. Le chef du gouvernement, quant à lui, n'a pas trouvé mieux que de mettre l'APN devant ses responsabilités. Ouyahia a dit le projet ne change pas, aux députés de le faire ! Les amendements ont d'autant plus de chance de passer que selon le projet de révision du code pénal, le harcèlement sexuel sera dorénavant criminalisé. Le machisme prend un coup. Ensuite, l'Algérie ne peut rester à la traîne ne serait-ce que de ses voisins. D. B.