Au cours d'une assemblée générale houleuse, les syndicalistes ont annoncé la reconduction inéluctable de leur mouvement mardi prochain. Le deuxième - et dernier - jour de grève des travailleurs de la santé a été une totale réussite. Le taux de suivi a été aussi important que celui de la veille : cent pour cent, selon la fédération (affiliée à l'UGTA). À Alger, comme dans les autres régions, les établissements sanitaires étaient à l'arrêt, assurant, toutefois, le service minimum. Les travailleurs revendiquent une augmentation sensible de leurs salaires et la révision de leur statut. Hier, des marches ont eu lieu à l'intérieur de certains hôpitaux, rappelant la mobilisation de ce secteur déjà secoué par le débrayage des praticiens spécialistes. Au cours d'une assemblée générale tenue dans l'après-midi au siège de l'UGTA, à Alger, la fédération n'a eu d'autre choix que de répondre au vœu de la plupart des syndicalistes. Ces derniers ont réclamé, à une large majorité, le nécessaire recours à une reconduction de la grève ; une grève ouverte, cette fois. D'autant que le ministre de la Santé, Abdelhamid Aberkane, a tenu des propos qui ne pouvaient que décevoir les travailleurs. “Nous comprenons (leur) mobilisation. Leurs préoccupations sont étudiées par le ministère depuis longtemps, nous essayons d'y apporter des réponses graduelles. Mais ils doivent savoir que la question des salaires ne relève pas de mes prérogatives : elle dépend surtout du ministère des Finances”, a déclaré M. Aberkane à la radio Chaîne III. La réplique des syndicalistes a été virulente : “Nous somme sortis dans la rue pour faire connaître nos revendications, quelle a été la réaction du ministre ? Aucun signe d'apaisement de sa part !” “Ce ministre n'a aucune considération pour nous”, “On n'a rien donné”, “Le bilan de la grève est positif, ne le remettons pas en cause par notre peur.” Le secrétaire général de la fédération, Salah Rouabia, a reproché à Abdelhamid Aberkane de se désintéresser du sort des travailleurs de la santé, “c'est la raison principale qui l'empêche de satisfaire nos revendications.” Rouabia, qui a du mal à maîtriser la foule, a dit que ces deux jours de grève ne sont qu'une mise en garde. Les syndicalistes ont opté pour la radicalisation. “Nous faisons confiance au bureau national. Aussi, attendons-nous de lui qu'il maintienne la grève ouverte”, a souhaité un représentant de la section de Beni Messous. “Il faut fixer la date du renouvellement du mot d'ordre avant de nous séparer”, a demandé un syndicaliste de l'hôpital Frantz-Fanon de Blida. “Si d'ici à mardi la situation n'évolue pas, nous annoncerons de nouvelles journées de grève dès mardi prochain”, a conclu Salah Rouabia. Le Syndicat des professeurs et docents en sciences médicales a exprimé sa “solidarité pleine et entière à ce mouvement de revendications d'un corps (...) qui a beaucoup souffert et sans lequel nous ne pouvons pas avancer”. L. B.