Pressés par l'échéance électorale prévue pour le début de l'année prochaine, et incapables de faire face à la situation sur le terrain, les Américains sont en quête de nouveaux renforts sur la scène internationale. Par la voix de Donald Rumsfeld, Washington a avoué son impuissance à pacifier l'Irak. Le secrétaire d'Etat à la Défense a affirmé que les Etats-Unis étaient à la recherche d'autres pays qui accepteraient d'envoyer des troupes en Irak, dans le but d'essayer de contrôler la situation avant le déroulement des élections générales programmées pour le début 2005. Le cas échéant, l'Amérique sera dans l'obligation d'envoyer des troupes US supplémentaires pour protéger le déroulement du scrutin. Bien que cette éventualité soit fort probable, Rumsfeld prend le soin de dire que ce sera aux généraux John Abi Zaïd et George Casey, les deux commandants militaires américains en Irak, d'en faire la demande. “Mais, si d'autres pays viennent et prennent une part de cette responsabilité, alors l'envoi de troupes supplémentaires en Irak ne sera pas nécessaires”, a cependant précisé sans conviction le patron du Pentagone. En effet, les observateurs voient mal la coalition renforcée par de nouveaux pays au moment où celle-ci s'effrite. Rumsfeld, actuellement à Bahreïn, cherchera à convaincre les dix-huit ministres de la Défense qui prendront part avec lui à une réunion à bord de l'USS John Fitzgerald Kennedy, dont d'anciens membres de l'ex-URSS, à rallier la coalition. Il plaidera pour davantage de soldats au front dans l'espoir de mettre un terme à la violence, qui redouble d'intensité ces derniers jours. Sachant pertinemment qu'il est impossible de tenir des élections sur tout le territoire irakien en l'état actuel des choses, les Américains ont élaboré un plan pour pacifier certaines régions d'Irak. Des stratèges du Pentagone ont élaboré un plan pour permettre aux forces de la coalition de reprendre le contrôle des zones où la guérilla fait des ravages, affirme le quotidien New York Times dans son édition de vendredi. Ils auraient établi une liste comportant entre vingt et trente villes et localités qu'il faut impérativement pacifier avant le mois de décembre. Le secrétaire d'Etat américain à la Défense Rumsfeld a refusé de démentir ou de confirmer ces informations. Il s‘est contenté de dire : “Evidemment, nous avons des plans.” Avant d'ajouter pour montrer que c'est quelque chose de courant et surtout pour diminuer de leur impact : “Nous avons des plans pour beaucoup de choses.” “Le but est de faire le point de la situation sur le terrain, elle n'est pas figée, elle change, et continuer à mettre au point des plans adaptés à la situation qui peut changer”, a insisté le numéro trois de la Maison-Blanche. En Irak, la commission chargée de préparer les élections continue son travail en faisant fi de l'insécurité prévalant à travers tout le territoire irakien. Ses membres tentent de relever l'autre défi consistant à mettre en œuvre l'organisation matérielle. Pour l'instant, le travail de la commission s'est concrétisé à travers les spots publicitaires à la télévision, visant à sensibiliser les Irakiens quant à l'importance des élections. A part cela, rien n'indique la tenue d'un tel événement en Irak comme le constate sur place la presse internationale. K. A.