Reçu mercredi soir par Mohammed VI, qui entame aujourd'hui une nouvelle tournée africaine, le chef de la diplomatie espagnole a confirmé le changement de la politique de son gouvernement vis-à-vis de ce problème. La reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique, la RASD, par l'Afrique du sud a déclenché une intense activité diplomatique autour de cette question. En visite au royaume alaouite, Miguel Angel Moratinos a réaffirmé l'attachement de son gouvernement au plan de règlement des Nations unies. “On veut dépasser la définition qu'avait l'ancien gouvernement espagnol depuis quelques années pour la remplacer par un engagement positif et actif dans le sens où l'on doit aider les parties à trouver une solution définitive”, a déclaré le chef de la diplomatie ibérique. Il n'a pas manqué de rappeler que “le cadre onusien est essentiel, mais on doit utiliser le cadre régional, le cadre bilatéral et le cadre maghrébin” pour régler ce conflit. Le nouvel engagement du gouvernement de Zapatero a été marqué par les contacts qu'a l'Espagne avec “toutes les parties et avec d'autres qui ont quelque chose à apporter pour trouver une solution”, a ajouté Moratinos. Il a annoncé également que l'Espagne préparait, en consultation avec les Etats-Unis et la France, une autre résolution qui sera probablement présentée au conseil de sécurité à la fin du mois en cours. L'objectif de cette résolution est de permettre au représentant de l'ONU dans cette affaire, le Péruvien Alvaro de Soto, qui a succédé à James Baker, de “créer une nouvelle dynamique” dans la recherche d'une solution. Quant au différend entre Alger et Rabat sur ce conflit, le ministre espagnol assure avoir reçu de Mohammed VI “un message de volonté de dialogue avec l'Algérie”. Il a poursuivi : “Il ne faut pas exagérer la crispation ou la tension entre les deux pays.” Moratinos conclura : “L'Espagne, qui est un bon ami du Maroc et de l'Algérie, est en train d'aider les deux parties à reprendre avec bonne foi les relations et le dialogue.” Visiblement guère satisfait des derniers développements sur la scène internationale relatifs à la question du Sahara occidental, le souverain chérifien reprend son bâton de pèlerin pour sillonner une partie du continent africain dans l'espoir de rattraper la faillite de ses diplomates. Avant même d'entamer son périple, qui s'étalera du 15 au 25 octobre courant, Mohammed VI a pris le soin d'annoncer l'annulation des dettes des pays “africains les moins avancés vis-à-vis du Maroc et la levée de toutes les barrières douanières imposées aux produits importés de ces pays”. C'est clair, net et précis, la monarchie chérifienne cherche à s'acheter le soutien du maximum d'Etats africains dans la perspective de la bataille diplomatique qu'il entend livrer pour se repositionner sur la scène internationale. Le roi séjournera au Bénin, au Cameroun, au Gabon, au Niger et au Sénégal, des pays ayant généralement d'excellentes relations avec Rabat. K. A.