La fermeture du stade du 20-Août après l'effondrement d'une dalle de la tribune remet encore une fois sur le tapis le sujet du déficit criant en matière d'infrastructures de football. En effet, avec un parc vétuste et vieillissant, les stades de football à Alger servent désormais à tout sauf à la pratique de la discipline. Que ce soit à Kouba, à Bologhine, à El-Harrach ou à Zioui, les stades ne répondent plus aux normes techniques de la pratique du football et s'érigent même en danger réel pour les supporters comme ce fut déjà le cas à maintes reprises. À l'exception de l'enceinte du 5-Juillet et celle de Rouiba, la capitale ne possède plus de terrain pour abriter des matches, d'où la difficulté pour la ligue nationale de respecter sa programmation. Au train où vont les choses, notamment avec la fermeture prochaine du stade du 5-Juillet, la LNF ne pourra plus programmer des matches à Alger surtout lorsqu'on sait que, raisonnablement, les deux stades d'El-Harrach et de Bologhine devraient connaître le même sort eu égard au danger certain que représentent ces infrastructures. Comment en est-on arrivé là ? Il faut dire qu'en raison d'une politique défaillante qui a complètement négligé ce volet vital, la capitale s'est retrouvée au fil des années avec un nombre de pratiquants de plus en plus croissant et avec des infrastructures de plus en plus vieillissantes. En matière d'investissement, les pouvoirs publics n'ont fait aucun effort pour construire de nouveaux stades afin de remplacer les enceintes dégradantes. Les décideurs ont préféré plutôt se voiler la face derrière des solutions de replâtrage comme celle qui consistait à “bricoler” le stade du 20-Août après sa fermeture au lendemain du tremblement de terre du 21 mai 2003, et le rouvrir aussitôt comme si de rien n'était, alors que la situation exigeait sa fermeture pour une rénovation totale. Autre exemple, le stade d'El-Harrach, en dépit des orientations fermes du CTC, le club local continue à utiliser ce stade pour des considérations évidentes au moment où la vie des supporters est mise en danger. Là aussi les pouvoirs publics ne bronchent pas. Il faut attendre peut-être la survenue d'un malheur pour voir tout le monde ruer dans les brancards. Aujourd'hui, il faut tirer la sonnette d'alarme et interpeller les pouvoirs publics sur la nécessité de doter le football des moyens de son épanouissement. De nouveaux stades doivent être construits dans la capitale et rapidement sans pour autant qu'il faille parler de budgets faramineux. Deux stades au maximum suffiraient si toutefois les décideurs prennent le soin également d'investir dans les terrains de réplique qui seront consacrés aux entraînements des clubs et surtout à la formation des jeunes talents. Sans cet outil nécessaire de travail qu'est le terrain de football, il n'y a point de place pour le développement. L'école de la rue est aujourd'hui un concept révolu, surtout avec la disparition des terrains vagues. Les écoles de football, elles, sont en revanche plus que d'actualité, mais sans terrains… S. B.