L'infrastructure sportive, notamment footballistique, fait vraiment défaut à Alger. Si pour la compétition le problème peut être partiellement résolu, puisqu'un même stade peut abriter deux rencontres ou même trois, pour les entraînements, par contre, les clubs algérois vivent un véritable calvaire en la matière. Le ministère de la Jeunesse et des Sports, du temps de Yahia Guidoum, leur avait promis des assiettes de terrain, mais l'opération n'a pas encore abouti. L'entraîneur d'un club de la capitale nous a déclaré récemment qu'en raison de ce problème de manque d'infrastructures, l'équipe est forcée de s'entraîner la matinée dans une forêt, étant donné que le stade n'est mis à sa disposition que pendant une demi-journée. Si l'on regarde de plus près le fonctionnement des stades, on se rend compte facilement que, dans quelques cas, plusieurs clubs, toutes catégories confondues, se disputent un seul terrain. A titre d'exemple, au stade du 20 août, c'est le CR Belouizdad et l'OM Ruisseau, pour ne citer que ces clubs de divisions une et deux, qui s'y entraînent quotidiennement. Et pas seulement les seniors, mais toutes les autres catégories. Ces dernières, à défaut d'un terrain propre à chacune d'elles, se partagent la pelouse, «découpée» généralement en quatre «petits terrains». Résultat immédiat : les seniors font preuve, souvent, d'un manque flagrant de préparation –il est vrai que par rapport à ça, ce n'est pas seulement le problème du manque d'infrastructures qui en est la cause mais également l'absence d'un travail sérieux et professionnel– et les petites catégories ne connaissent les dimensions réelles d'un terrain que le vendredi lors d'un match de championnat. «C'est pour cela que nos jeunes arrivent généralement en catégorie seniors mal formés et mal préparés», ajoutera ce même entraîneur. Au stade Omar Hamadi de Bologhine, c'est le même constat. C'est pour cela d'ailleurs que les clubs algérois avaient accueilli avec ferveur la décision du MJS de leur allouer des assiettes de terrain destinées aux entraînements. Une initiative qui va certainement, lorsqu'elle se concrétisera, aider énormément les clubs qui pourront, dès lors, avoir un terrain pour y effectuer leur préparation. De plus, il faut dire que la majorité des stades de l'algérois n'ont plus la capacité d'accueillir des matches qui drainent les grandes foules. Au début de cette saison, la Ligue nationale de football (LNF) avait décidé de ne faire jouer les derbys algérois que dans des stades ayant une capacité supérieure à 10 000 supporters. De fait, quelques stades, comme le Zioui de Hussein Dey, n'abriteront pas ce genre de rencontres. Conséquence : avec la fermeture prolongée du stade du 5 Juillet, du complexe olympique Mohamed Boudiaf, où les autorités footballistiques ont l'habitude de domicilier les derbys, un véritable problème s'est posé. Les responsables de la LNF éprouvent des difficultés à domicilier les matches les plus «chauds». On se souvient de la polémique qui avait éclaté, il y a quelques semaines, à la veille du match MCA-USMA, qui devait initialement avoir lieu au stade du 20 Août. Devant le refus du wali-délégué de Hussein Dey de faire jouer ce match dans ce stade «pour des raisons de sécurité», la LNF a été forcée de renvoyer la rencontre sine die. Personne ne sait, pour le moment, où aura lieu ce derby. Quel stade l'abritera ? A moins que les responsables de la Ligue décident de le faire jouer carrément dans une autre wilaya, à Blida par exemple, parce que, souvent, les autorités locales de plusieurs communes d'Alger sont réticentes à l'idée d'accueillir ce genre de matchs. Et là, il faut signaler que l'autre problème de la majorité des stades de l'algérois est qu'ils se trouvent en plein agglomération, d'où une crainte de débordements incontrôlables. En dernier lieu, il n'est pas sans rappeler que, pour remédier, un tant soit peu, à ce problème de manque d'infrastructures dans la capitale, le ministère de la Jeunesse et des Sports a décidé de construire deux grands stades, l'un à Baraki et l'autre à Douéra, d'une capacité de 40 000 supporters chacun. Même si ces projets enregistrent des retards quant à leur mise en œuvre, les dirigeants des clubs algérois attendent avec impatience leur livraison afin de «souffler» un peu, du moins en ce qui concerne la compétition. Ils pourront, lors de leurs matches, évoluer dans des stades disposant d'une grande capacité d'accueil de spectateurs et répondant aux normes internationales. A. A.