Dans le cadre de l'article IV du Fmi, qui stipule que l'une des missions du fonds est la surveillance des politiques macro-économiques, monétaire et de change des pays membres, donnant lieu à un rapport annuel examiné et approuvé par le conseil d'administration de cette institution financière internationale, une mission du Fmi conduite par M. Erik de Vrijer s'est rendue dans la capitale et a engagé, depuis le 6 octobre dernier, des consultations avec le gouverneur de la Banque d'Algérie, des membres du gouvernement, de l'Apn et des représentants de milieux d'affaires et bancaires. À l'issue de ces consultations, la mission a organisé une conférence de presse avec le concours de l'institut d'émission dans un souci de transparence. Il en ressort un satisfecit sur la situation économique de l'Algérie. Le communiqué de presse du fonds, à l'issue de ces consultations souligne que “la relance de la croissance, pendant les dernières années, a entraîné une réduction appréciable du taux de chômage. Tiré par l'impulsion budgétaire sur la demande, ainsi que la croissance de la production d'hydrocarbures, le PIB réel devrait augmenter d'environ 5,5% en 2004. Par ailleurs, la hausse des prix du pétrole sur les marchés a renforcé davantage la position financière de l'Algérie vis-à-vis du reste du monde. Le remboursement par anticipation d'une partie de la dette extérieure en a substantiellement réduit son volume”. Le chef de la délégation a expliqué la baisse du taux de croissance prévue en 2004 par rapport à 2003 (plus de 6%) par l'évolution exceptionnelle en particulier du secteur agricole l'année dernière. Quant au tableau gris, le communiqué de presse accompagne son satisfecit d'une série de recommandations assimilées, nous semble-t-il, à des critiques, voire des réserves. Le maître mot est lancé : les réformes ne vont pas assez vite, confirme à la suite d'autres experts M. Erik de Vrijer. Le texte le souligne : l'engagement du secteur privé dans la croissance économique et la transition vers une économie de marché nécessitent l'accélération des réformes structurelles et institutionnelles. La mission pointe du doigt la réforme bancaire. Elle souligne l'urgence d'entamer la réforme bancaire. “Elle encourage, lit-on, les autorités à intensifier leurs efforts pour assainir la relation financière entre les banques publiques et les entreprises publiques et à renforcer la supervision bancaire. La mission juge que le transfert du contrôle de quelques banques publiques à des banques étrangères de réputation avérée est essentiel pour injecter un nouveau savoirfaire dans la place”. En un mot, le Fmi préconise la privatisation ou l'ouverture au partenariat de plusieurs banques publiques. Quant aux recettes hydrocarbures, la mission recommande leur utilisation de manière transparente et efficace ainsi que la préservation d'une partie de la richesse hydrocarbures au profit des générations futures. Dans ses réponses, le chef de délégation a enregistré une maîtrise de la hausse des prix : 4% prévue en 2004, et une stabilité du taux de change. Il a insisté sur la maîtrise de ce flux d'argent, correspondant à cette augmentation importante des recettes fiscales et en devises due à la flambée des prix du pétrole en opérant une meilleure sélection des dépenses et en assurant une plus grande efficacité des investissements publics. M. de Vrijer a insisté, également, sur un niveau soutenable des dépenses publiques, en un mot, leur maîtrise pour éviter entre autres, le risque de la hausse des prix. N. R