À l'approche des élections, le candidat démocrate attaque le président sur la question de la guerre contre le terrorisme. Devant la persistance du candidat-président à se présenter comme le seul homme en mesure de défendre l'Amérique contre le terrorisme, John Kerry accule son rival sur ce point crucial dans la course à la Maison-Blanche. Il a accusé tout simplement samedi le président George W. Bush d'avoir laissé Oussama Ben Laden “sortir par la porte de derrière”. Mieux, Kerry estime que le président exploite insidieusement la peur des Américains pour arracher leur vote. Le sénateur du Massachussetts a mis en doute les capacités de M. Bush lorsqu'il affirme qu'il est le seul à pouvoir faire échec au terrorisme aux Etats-Unis. Selon John Kerry, le président avait laissé le chef d'El-Qaïda s'échapper des montagnes de Tora Bora, en Afghanistan, en 2001. Il ajoute qu'il a tout fait pour empêcher sa capture en demandant aux seigneurs de la guerre afghans de traquer Oussama Ben Laden, sans l'aide des soldats américains. Le département d'Etat a vite fait de démentir l'accusation. “Oussama Ben Laden est tout simplement sorti par la porte de derrière”, a lancé M. Kerry lors d'un meeting à Pueblo dans le Colorado, devant quelques 15 000 personnes. Le sénateur démocrate a réfuté les accusations du président républicain le présentant comme n'ayant pas compris les enjeux de la guerre contre le terrorisme. “Le président sillonne le pays en essayant de faire peur aux gens. Il ne parle que d'une chose, le terrorisme, la guerre contre le terrorisme”, a déploré M. Kerry. “Je suis prêt à me battre sur ce terrain car je peux mener une guerre contre le terrorisme plus efficace que celle de George Bush”, a-t-il dit. En sortant sur la table l'affaire Ben Laden, le candidat démocrate semble déterminé à bousculer Bush dans son domaine préféré, en l'occurrence la guerre contre le terrorisme. Il a dû se rendre compte de l'impact de cette question sur le citoyen américain, obnubilé par le matraquage médiatique de l'Administration Bush quant au danger que représente le terrorisme pour les Etats-Unis. Le sénateur Kerry a soulevé ce sujet prédominant dans la campagne électorale dans l'Etat du Colorado, où il est né il y a soixante ans. Acquis au président républicain en 2000, cet Etat est un des Etats jugés indécis en vue de la présidentielle du 2 novembre. Les démocrates comptent notamment sur les 200 000 Américains d'origine hispanique installés dans cet Etat. “C'est l'élection la plus importante de notre vie”, a-t-il dit en anglais et en espagnol. A priori, rien n'est encore joué dans cette élection présidentielle, plus indécise que jamais. K. A