La nouvelle de la nomination de Karim Aït Ouméziane, régisseur de son état, au poste de directeur général du centre national de cinéma algérien (CNCA), est tombée comme un cheveu dans la soupe d'une corporation cinématographique disloquée depuis déjà plus d'une décennie. La décision de Khalida Toumi, ministre de la culture, a suscité nombre d'interrogations parmi les professionnels du 7e art algérien. Au sein de l'association Lumière, la stupeur est à son comble. Cinéastes et techniciens avaient remis, en date du 2 octobre 2004, une lettre proposant la candidature de Amar Laskri à la tête du CNCA. “L'association du cinéma, Lumière, au nom de tous les artistes, techniciens et cinéastes, a accueilli avec une immense satisfaction la parution au Journal Officiel du décret portant création du Centre national de cinéma et de l'audiovisuel… Voilà enfin, concrétisé le rêve de tous les professionnels de l'audiovisuel au nom desquels nous vous adressons nos plus vives félicitations et nos sentiments de solidarité agissante.” Il faut dire que le combat pour l'officialisation du projet CNCA n'était pas des plus évidents, le projet adopté par le conseil des ministres en janvier dernier n'a été publié au Journal Officiel qu'au mois d'août. La nomination de Karim Aït Ouméziane ne fait que monter la tension, exacerbée par une frénétique course au poste de directeur du CNCA. “Suite au départ de Bédjaoui au Qatar en sa qualité de consultant de la Commission européenne et outre le nom de Laskri, nous avons proposé à Madame la ministre trois ou quatre noms, dont Ghaouti Bendedouche, Mohamed Slim Riadh, qui sont habilités à diriger cette institution. Dernièrement, nous avons demandé audience à Mme Toumi, qui nous a orientés vers sa conseillère Mme Yahi. Cette dernière nous a informés que nos propositions sont arrivées en retard et que la direction du CNCA a été confiée à M. Ouméziane, qui n'a intégré la corporation qu'en 1994, en qualité de régisseur auprès d'Amine Merbah”, nous confie-t-on à l'association. Aussi le dossier du CNCA n'est-il pas près de connaître le dénouement, avec des professionnels qui menacent de monter au créneau. W. L.