Les deux ministres ont mis en exergue la nécessité de développer la coopération entre l'Algérie et la France. L'année 2003 sera marquée, selon eux, par un partenariat intensifié entre les deux pays. Les ministres français et algérien des Affaires étrangères, Dominique de Villepin et Abdelaziz Belkhadem, qui ont animé hier une conférence de presse conjointe à la résidence El Mithaq, ont estimé que les relations entre les deux pays doivent atteindre un niveau meilleur, et l'année 2003 sera celle du développement des rapports algéro-français, entre autres le rétablissement du partenariat politique et stratégique. Dans sa déclaration à la presse, le chef du Quai d'Orsay a qualifié de moment fort son déplacement dans notre pays avant d'affirmer que la France, par cette visite qui sera suivie du déplacement à Paris en janvier prochain du Chef du gouvernement Ali Benflis et de la venue à Alger du président Jacques Chirac, marque la disponibilité des autorités françaises à soutenir l'Algérie dans ses différentes réformes administratives et économiques. Le premier geste de Paris a été la signature hier d'un accord sur la reconversion d'une partie de la dette privée de l'ordre de 61 millions d'euros. Par ailleurs, De Villepin a annoncé une aide de 20 millions d'euros, qui sera destinée à la promotion de la culture ainsi qu'à d'autres secteurs. En soulignant avec insistance que le renforcement des relations avec Alger est une priorité stratégique pour Paris, le ministre français des Affaires étrangères indiquera que son pays ne ménagera aucun effort pour que le partenariat soit rehaussé. À cet effet, il déclarera que des décisions seront prises pour “assouplir les conditions et la durée de délivrance des visas pour les Algériens” qui bénéficieront de “nouvelles dispositions d'entrée en France”. De Villepin, qui a évoqué “l'ouverture d'une nouvelle page dans les relations entre les deux pays”, a affirmé aussi que le dossier de la coopération sécuritaire a été au menu de ses entretiens hier avec son homologue algérien, le président de la République et le Chef du gouvernement. À ce sujet, le diplomate français a souligné que “la France, qui connaît bien le terrorisme, a mené une lutte déterminée contre ce phénomène”. C'est pour cela, dira-t-il, que la coopération intensifiée avec l'Algérie est une priorité dans nos relations. Par ailleurs, le chef du Quai d'Orsay a évoqué des négociations au cas par cas sur la relance de la coopération militaire avec notre pays. Cette coopération sera, selon lui, “progressive et suivant la procédure qui est propre à mon pays”. “Le terrorisme, affirmera-t-il encore, est un phénomène général, et la France et l'Algérie doivent soutenir leurs relations en matière de coopération judiciaire et policière.” Ce qui est enfin certain, pour le diplomate français, c'est que “les choses bougent entre les deux pays”. S. R.