Rasant tout sur leur passage, notamment à Falloujah, les soldats américains ne semblent pas faire cas des règles protégeant les civils. Amnesty International s'inquiète. De violents combats opposent depuis quelques jours les forces américaines aux rebelles irakiens à travers tout le pays. Falloujah, Baâgouba et Ramadi vivent les plus sanglantes batailles entre les deux camps. Qualifiant les insurgés contre l'occupation par la coalition de “terroristes”, les troupes US ne reculent devant rien pour pacifier les villes où la résistance est des plus tenaces. L'exemple de Falloujah est des plus édifiants, à voir les bilans rendus publics par le commandement des forces américaines. Le nombre de victimes parmi les Irakiens, plus de 1 200 morts en une semaine, donne une idée sur la manière d'agir des marines et autres GI's. Outre un bombardement aérien intensif, où civils et assaillants armés subissent un sort identique, de gros moyens terrestres sont utilisés pour ratisser la ville. Situation similaire à Ramadi, Baâgouba, Baïji, Samarra et Mossoul où les massacres se font à huis clos. La résistance des rebelles, qui jusqu'à hier empêchaient les soldats américains de maîtriser totalement la situation sur le terrain, rajoute à la rage des forces US de tout détruire sur leur chemin. Cette sauvagerie a attisé l'inquiétude d'organisations internationales des droits de l'Homme à l'image de Amnesty International, qui a dénoncé ce genre de pratiques non conformes aux règles de la guerre telles que définies dans la convention de Genève. Amnesty met des gants dans sa déclaration en prenant le soin de dénoncer également les agissements des rebelles, qualifiés de “sauvages”. Cela étant, il est clair que le carnage est à sens unique. Il suffit de se référer au bilan des victimes côté irakien (plus de 1 200 morts à Falloujah seulement), pour s'en convaincre. La situation est plus alarmante quand on sait que le croissant-rouge irakien et d'autres organisations humanitaires sont, jusqu'à maintenant, empêchées de porter secours aux blessés et aux civils qui sont dans un besoin pressant de ravitaillement en denrées alimentaires de première nécessité. Le pentagone fait sa guerre en fonction des lois et règles qu'il fixe lui-même, sans tenir compte de la légalité internationale. D'ailleurs, la guerre contre l'Irak a été déclenchée de façon unilatérale par Washington, sans l'aval de l'ONU et de la communauté internationale. Des dépassements incroyables sont constatés comme le montrent les images diffusées par certaines chaînes de télévision, dont CBS News des Etats-unis, où l'on voyait un marine exécuter froidement un blessé irakien sans armes. Le pentagone a fermé les yeux sur l'incident. En attendant, le génocide à ciel ouvert se poursuit, sans que nul n'en soit offusqué. K. A.