L'Algérie a une façade maritime étendue, ses ports sont d'une extrême importance pour son économie, et le passé a démontré que nous ne sommes pas à l'abri ni de tempêtes ni d'inondations. Tous ces paramètres auraient dû imposer aux autorités un effort particulier pour se protéger contre des évènements tragiques. Une commission d'enquête a été décidée pour élucider les causes des dégâts matériels et surtout humains dues aux dernières intempéries. Cette commission est comme on s'en doute superflue parce que l'on sait déjà qu'elle entérinera la version officielle, à savoir l'implacable loi de la nature. Certes, la nature met parfois les hommes en échec devant sa puissance. Il n'empêche que la prévention, pièce majeure de la bonne gestion, aide souvent à sauver des vies humaines, à limiter les pertes. Les mêmes catastrophes survenues dans des pays différents engendrent des dommages évalués au prorata des compétences et de l'organisation locales. L'Algérie a une façade maritime étendue, ses ports sont d'une extrême importance pour son économie, et le passé a démontré que nous ne sommes pas à l'abri ni de tempêtes ni d'inondations. Tous ces paramètres auraient dû imposer aux autorités un effort particulier pour se protéger contre des évènements tragiques. Le pays, si l'on en croit les responsables concernés, a les ressources financières suffisantes pour équiper les ports de moyens de sauvetage, pour maintenir la flotte nationale dans un état acceptable par le renouvellement et l'entretien. Ce n'est pas le cas. Les gestionnaires de ce secteur avouent un manque de moyens handicapant dans des situations de crise, les travailleurs dénoncent, quant à eux, les négligences. Ces réactions sont hélas trop connues pour être crédibles. C'est encore une fois après le drame que l'on découvre l'indigence de nos capacités à résister aux catastrophes naturelles. Même la colère ne réussit plus à couvrir ces échecs répétés et répétitifs, ces manœuvres de diversion pour que chacun puisse dégager sa responsabilité et continuer à montrer du doigt le destin. Il est en réalité accessoire que ces défaillances soient du fait d'une ou deux personnes ou d'une organisation. Le constat à faire aujourd'hui est que nous n'avons pas encore accédé à la culture de la prévention qui permet une organisation collective contre le risque. Et ce n'est pas faute d'expériences éprouvantes. G. K.