Les forces kurdes syriennes défendant Kobané ont reçu le renfort de 150 peshmergas irakiens pour lutter contre les terroristes de l'Etat islamique (EI), qui ne désarment pas en dépit des frappes aériennes. La ville, devenue le symbole de la résistance à l'EI, a été le théâtre jusqu'à l'aube de violents combats, les terroristes tentant une nouvelle fois de s'emparer des quartiers nord afin d'encercler la ville en coupant son accès à la Turquie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Depuis, des tirs sporadiques résonnent dans la troisième localité kurde de Syrie, également touchée par des petites explosions. Afin d'aider les combattants kurdes syriens, qui défendent férocement Kobané depuis le 16 septembre, quelque 150 peshmergas, lourdement armés, ont été dépêchés par le Kurdistan irakien, via la Turquie. Stationnés dans la ville frontalière turque de Suruç depuis deux jours, ils ont franchi vendredi soir la frontière, ils n'ont néanmoins pas participé aux combats ayant fait rage la nuit passée, selon l'OSDH. Pour exprimer sa solidarité avec les combattants de Kobané, le principal parti kurde de Turquie a appelé à manifester samedi dans tout le pays. Des rassemblements sont également prévus en Europe, notamment à Paris et Londres. Le passage des renforts peshmergas a été accepté il y a une douzaine de jours par Ankara, sous la pression des Etats-Unis. Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau critiqué vendredi la stratégie de la coalition menée par les Etats-Unis. "Pourquoi les forces de la coalition bombardent continuellement cette ville de Kobané ? (...) Pourquoi pas d'autres villes, pourquoi pas Idleb (nord-ouest de la Syrie)?", s'est-il interrogé. "On ne parle que de Kobané (...) où il n'y a presque plus personne à part 2000 combattants", a-t-il ajouté. La stratégie des Américains en Irak et en Syrie est également remise en question par les dernières informations publiées par l'ONU, selon lesquelles les frappes aériennes n'ont pas empêché Daech de continuer à recevoir des combattants étrangers. Selon un rapport de l'ONU cité par The Guardian, quelque 15 000 terroristes étrangers provenant de 80 pays sont venus ces dernières années pour combattre dans les rangs de groupes comme l'EI en Syrie et en Irak, un chiffre "sans précédent". R. I./Agences