L'Office national du tourisme algérien (Onat) compte finir l'année 2014 avec un plan d'action et de déploiement d'envergure pour confirmer son ascension dans le tourisme local, en général, et dans le réceptif, en particulier. Si le tourisme d'aventure prend souvent le dessus aux côtés des produits orientés vers les familles et les jeunes, avec le ministère de la Jeunesse, il est clair que les fêtes de fin d'année et les vacances scolaires sont déjà au menu de l'office. Jusqu'ici, ce sont 500 commandes confirmées, alors que d'autres sont en cours de traitement. Le programme est tellement diversifié que l'Onat a atteint la barre des 40 000 touristes reçus à fin septembre dernier, soit une augmentation de 200% par rapport à la même période de l'année 2013, et ce, toutes formules confondues. Selon le patron de l'Onat, Mohamed-Chérif Selatnia, d'autres programmes spécifiques sont déjà pris d'assaut par une clientèle orientée vers les randonnées et les stations thermales. Les destinations vers le désert sont plus prisées, notamment vers Timimoun qui affiche déjà complet. Cette forte demande est le fruit d'une confiance retrouvée chez l'Onat qui a fait sa mue depuis 2012, les agences sont aussi mises à contribution pour vendre ces produits accessibles à toutes les bourses et qui donnent l'opportunité aux Algériens de découvrir autrement l'Algérie. À titre d'exemple, Batna, à elle seule, a déjà programmé un groupe de 150 personnes vers Biskra, alors que la direction de l'Onat-Est est submergée par la forte demande vers Béchar, Adrar, Tamanrasset et Djanet. "Après avoir retrouvé cette clientèle, il faut veiller à la fidéliser davantage", dira le DG de l'Onat-Est, Chérif Djebari. Et à l'Onat de gagner d'autres parts de marché avec le tourisme de séminaires, avec notamment le congrès des pays arabes, des pays non-alignés, les AE et autres événements qui nécessitent des professionnels du domaine. Fer de lance de l'Onat, la ressource humaine est à la page et bénéficie d'une formation en continu à travers ses 30 agences réparties sur le territoire national. À ce jour, 80% des commerciaux sont formés selon les exigences de l'Onat. Selon M. Selatnia, d'autres agences viendront renforcer le réseau de l'Onat à Adrar et Béchar en 2015, alors qu'un plan réseau est à l'étude pour couvrir les 48 wilayas. Il faut dire que le redéploiement de l'Onat orienté par le gouvernement vers le réceptif n'a pas été facile durant la première année. Le directeur commercial, Tahar Arezki, témoigne : "Il y a beaucoup de changements à l'Onat depuis 2012. On a refait tout de zéro ! Il fallait signer les conventions, retrouver les clients perdus, renouveler le parc roulant et travailler l'image de marque. Chose faite, l'Onat a décollé dès la deuxième année." Notre interlocuteur révélera que l'Onat aura bientôt son propre centre pour les colonies de vacances. Celui-ci sera érigé à Béjaïa et verra le jour au courant de l'année 2015. Aussi, un lifting sera opéré sur l'ensemble des agences de l'Onat avec une nouvelle identité visuelle, basée sur une charte graphique propre à l'Onat. M. Arezki révélera que cet organisme a même réussi à pénétrer d'autres marchés pour donner cette opportunité "aux Algériens d'aimer l'Algérie". M. Selatnia confirmera cette tendance à travers une stratégie arrêtée par ses soins, notamment en signant des conventions avec la FNH (Fédération nationale des hôtels privés) et avec l'ensemble des hôtels et des auberges étatiques, d'une part, et d'autres conventions avec Selectour pour permettre à la communauté algérienne basée à l'étranger de bénéficier des produits de l'Onat et des expéditions dans le désert, ou encore du tourisme thermal, d'autre part. Le tourisme de mémoire, un créneau jusqu'ici inexploité en Algérie, fait partie de ce plan ambitieux. L'opération-pilote de l'Onat vers El-Kala, Souk-Ahras et Constantine a porté ses fruits, sachant que "les familles, les cadres, les universitaires et les chercheurs sont le principal réservoir de l'Onat. Raison pour laquelle l'Onat a fait sa mue et jouera, désormais, un rôle de leader sur le marché du tourisme", conclura M. Djebari.