Alors que la Coordination des partis politiques d'opposition, la CNLTD appelle à une marche nationale, anti-pouvoir, le 24 février 2015 dans les 48 wilayas, le plus vieux parti de l'opposition, le FFS, a appelé à une conférence nationale du Consensus, qui se tiendra elle aussi à la même date. Cet appel du FFS qui a ‘'sonné'' curieusement dans les oreilles du vieux parti au pouvoir « le FLN », accueilli chaleureusement sur ‘'tapis rouge'' par M. Saidani Amar, a mis les leaders de la CNLTD, (Benflis, Mokri et Belabes et consorts), dans une rage folle. Le bras de fer entre les partis de l'opposition et les partis au pouvoir est désormais lancé, mais reste à savoir si le match du 24 février sera joué dans ‘'la rue ‘'comme prétendent les partis d'opposition où il ne sera qu'un simple match entre amis qui se jouera en salle fermée en faveur du FLN ! Le 23 et 24 février prochain c'est l'anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et est aussi un important rendez-vous politique dont plusieurs politiques algériens ont juré de transformer cet événement important en ‘'duel ‘'politique. En effet, la conférence nationale du Consensus à laquelle appelle le FFS, et qui a reçu l'aval du FLN, devrait avoir lieu le 23 et 24 février prochain et à la même date, l'instance de concertation et de suivi de l'opposition (ICSO) a décidé de son côté d'organiser des marches de protestation contre le gaz de schiste le 24 février dans les différents wilayas du pays. En attendant cette "rencontre" ou ce "match" du 24 février, le Mouvement de Société pour la Paix (MSP) drague le pouvoir et tente d'engager des discussions "directes" avec lui, un geste qui a mis la CNLTD (coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique) dans l'embarras, et qui peut être considéré comme une déchirure politique au sein de l'opposition avant le jour du match. MSP versus FFS Selon certains médias, la rencontre s'est même transformée en "interrogatoire" en direction d'Abderrezak Mokri, président du MSP. Le président du MSP a assuré qu'il est sur la "ligne" de la plateforme de Mazafran et que le dialogue "direct" ne sort pas de ce cadre. Dans une déclaration à Liberté, il se justifie par une volonté de "ne pas laisser le terrain au FFS" avec lequel la CNLTD est en "concurrence" et qu'il accuse de "sabotage". Mokri ne dit pas avec qui il compte parler au sein du pouvoir ! Pour rappel, l'armée, par la voix de son chef d'état-major a déjà rejeté, en termes vifs, les appels de la CNLTD à la tenue d'élection présidentielle anticipée. Sévère mise en garde du chef d'état-major de l'armée algérienne à ceux qui contestent la "légitimité" du président Bouteflika. Malgré les explications, le mystère reste entier sur cette sortie soudaine du MSP: pression interne du courant "participationniste" de Boudjerra Soltani, manœuvre politicienne du pouvoir, crainte de voir le FFS rafler la «mise »... L'ICSO semble avoir choisi de ne pas trop creuser et a décidé d'aller "vers le terrain" en organisant des "rassemblements de protestation" contre le gaz de schiste le 24 février prochain, à l'occasion de la commémoration de la nationalisation des hydrocarbures. Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) Mohamed Nebbou a rétorqué à Abderrezak Mokri en rassurant que 'l'initiative du consensus nationale" n'était en "concurrence" ni avec des personnes ni avec des partis. Si l'ICSO a décidé de ne pas participer à la conférence du consensus national prévue le 23-24 février, "cela ne nous gêne pas et ne nous fera pas changer d'avis. Notre réponse est que les portes du FFS restent ouvertes à tous" a-t-il déclaré à EL Khabar. "En quoi la CNLTD est-elle en concurrence avec le FFS et sur quoi le FFS serait en concurrence avec la CNLTD ?" a-t-il déclaré en relevant que la "compétition a lieu lors des élections...". Le FFS qui a obtenu l'accord du FLN pour la conférence du consensus doit rencontrer ce samedi 7 février l'autre parti du pouvoir, le RND (Rassemblement national démocratique). Si le FFS a choisi de réagir sur un ton mesuré aux critiques qui lui sont adressées par les membres de la CNLTD, du côté des partis du pouvoir, le ton est dur. Les partis du pouvoir se sont entendus sur la même formule à l'adresse des partis représentés à l'ICSO : "qui êtes-vous pour parler au nom du peuple ?" qualifiant la menace de descendre dans la rue "de disque rayé" Les algériens "ne sont pas dupes de ces appels à sortir dans la rue", a déclaré la chargée de la communication au RND. Le porte-parole du FLN, Said Bouhadja s'est dit convaincu que l'appel à la rue ne sera pas suivi.