L'urgence consiste à sécuriser dans les plus brefs délais la poudrière de l'entreprise où sont stockées plusieurs tonnes d'explosifs. La résiliation du contrat conclu en juillet dernier par l'Entreprise d'exploitation des mines d'or en Algérie (ENOR) avec la société de gardiennage et de sécurité Amne Plus a vraisemblablement donné lieu à de sérieux problèmes sécuritaires que cette filiale de Sonatrach devrait gérer en impliquant forcément les forces de l'Armée nationale populaire et les gendarmes gardes-frontières (GGF). L'urgence, depuis le départ des 140 employés chargés de la sécurité des sites aurifères et de la base de vie des employés dans les mines d'or d'Amesmassa et de Tirek, situées 500 et 550 km à l'extrême sud de Tamanrasset, consiste à sécuriser dans les plus brefs délais la poudrière de l'entreprise où sont stockées plusieurs tonnes d'explosifs dont le poids total n'a pas été divulgué pour des raisons évidentes. Le déploiement de l'ANP, garant de paix et de stabilité nationale, dans cette zone désormais à risque interviendra systématiquement pour éviter aux démons du désert de prendre possession de cette poudrière d'une capacité de stockage avoisinant les 100 tonnes.De sources proches de la direction régionale d'Enor à Tamanrasset, nous avons appris que les GGF ont pris le relais des travailleurs d'Amne Plus qui ont jeté l'éponge dernièrement et restitué leur armes suite à un conflit administratif. L'Enor aura désigné quelques employés pour assurer provisoirement le gardiennage. "Sauf que cette mesure a été prise en violation du plan de sécurité approuvé par la subdivision de la sûreté de wilaya, lequel plan exige au moins 120 agents pour la sécurité des mines. Or, sur le terrain, on n'en trouve qu'une quarantaine. Le nombre a été réduit de plus de 50% au détriment de notre vie. Si tu réclames, tu risques des sanctions. Le pire est que le syndicat devant défendre nos droits est manipulé par nos responsables imbus d'autorité et qui ne se soucient que de leur propres intérêts", s'indignent un représentant des employés. Notre interlocuteur dit avoir saisi toutes les autorités compétentes pour dénoncer les dépassements qui se trament dans les coulisses de l'entreprise. A commencer par "les membres sortants du syndicat qui ne représentent désormais qu'eux-mêmes. Nous appelons à une assemblée générale pour élire un nouveau secrétaire, apte à l'exercice syndical", affirme notre source, en signalant que la situation va de mal en pis et risque de s'aggraver davantage avec le mouvement de grève entamé depuis avant-hier (dimanche ndlr), par les 350 employés de l'entreprise. Ces derniers en ont ras-le-bol de "la dégradation des conditions socioprofessionnelles dans lesquelles ils travaillent". "La nouvelle grille de salaires n'arrange que les cadres qui perçoivent des rémunérations de rêve. Le personnel de maîtrise et de l'exécution est malheureusement mal considéré. C'est injuste ! Certains employés ont vu gonfler leur rémunération avec plus 80 000 DA d'augmentation, et d'autres par contre n'en reçoivent que des miettes" s'indigne-t-on. L'Enor dont le nom est intimement lié au feuilleton des scandales mis au jour depuis 2011 s'enlise, semble-t-il, dans un autre bourbier inextricable. Tout en exigeant la présence physique du DG d'Enor, les travailleurs décident de mettre un terme à "la politique du tutorat" et exigent l'ouverture d'une enquête approfondie sur les dépassements relevés et rétributions mirobolantes distribuées sans qu'aucune valeur ajoutée soit apportée à l'entreprise. R. K.