Le président du Conseil des ministres italien, Matteo Renzi, effectue, aujourd'hui, une visite d'amitié et de travail en Algérie, à l'invitation du président Bouteflika, c'est ce qu'a indiqué hier un communiqué de la présidence de la République. "Les entretiens qui auront lieu, à cette occasion, entre le président Abdelaziz Bouteflika, et Matteo Renzi, ainsi qu'entre les deux délégations, permettront d'évaluer et de dynamiser davantage le dialogue politique et la coopération bilatérale qui s'appuient sur le traité d'amitié, de coopération, et de bon voisinage, signé par les deux pays en janvier 2003", précise le communiqué. La visite du président du Conseil des ministres italien en Algérie sera également l'occasion pour les deux pays de "procéder, au plus haut niveau, à un échange de vues sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun", ajoute la même source. Une conférence de presse commune sera animée ce matin au siège du Palais du gouvernement entre le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le président du Conseil des ministres italien, Matteo Renzi. Il faut savoir que les relations entre les deux pays sont historiques et elles ont acquis une dimension de plus en plus stratégique. Après la tenue du deuxième Sommet institutionnel en novembre 2012, une importante mission entrepreneuriale, dirigée par le vice-ministre du Développement économique, Calenda, s'est déroulée une année plus tard et a vu la participation à Alger d'environ 150 hommes d'affaires italiens pour la création de partenariats. Après la formation du gouvernement Renzi, l'Algérie a accueilli les visites du ministre du Développement économique, Federica Guidi, en juin dernier, et des ministres des Infrastructures et des Transports, Maurizio Lupi, et de la Défense, Roberta Pinotti, en octobre. La relation bilatérale est caractérisée par une forte dimension politique, qui se concrétise par une coopération étroite sur les principaux dossiers régionaux et internationaux, en particulier la Lybie, dont la stabilité est une priorité pour les deux pays. Il y a également le Mali ainsi que les grands défis de sécurité et en particulier la menace terroriste dans le Sahel. La relation a aussi un important volet économique. L'Italie a été le deuxième pays importateur et le troisième exportateur en Algérie en 2013. La même année, l'Algérie a enregistré envers l'Italie un excédent de la balance commerciale d'un montant de 3 360 millions de dollars. Dans le secteur énergétique, il existe un partenariat stratégique entre l'Italie et l'Algérie. ENI a une présence pluri-décennale qui remonte aux initiatives d'Enrico Mattei. Au cours des dernières années, la présence d'Enel s'est également renforcée. En effet, elle a remporté, conjointement avec Dragon Oïl, deux des quatre périmètres pour l'exploration, récemment attribués par Alnaft. Autre secteur historique de la coopération entre l'Italie et l'Algérie, celui des grands ouvrages infrastructurels. Les grandes entreprises italiennes du secteur sont présentes dans le pays depuis de nombreuses années et ont apporté une contribution significative à la construction de l'Algérie moderne. L'Algérie demeure un point de référence incontournable dans l'espace sahélo-maghrébin, surtout pour l'Italie, qui accorde une importance fondamentale à la rive Sud de la Méditerranée, en termes de stabilité, de croissance et de développement. Par ailleurs, l'Italie, pays fondateur de l'Union européenne et en même temps charnière entre la Méditerranée et l'Europe, exerce maintenant la présidence du Conseil de l'UE et elle consacre justement, dans ce rôle aussi, une attention particulière à l'espace Sud, dont l'Algérie qui est un partenaire essentiel et auquel elle est liée par une amitié solide. R. E.