Le groupe pharmaceutique algérien d'investissement direct étranger, El-Kendi, consent environ 150 millions de dollars pour développer, dans la ville nouvelle de Sidi-Abdellah, un hub de production de génériques, génériques plus et biosimilaires. Le lancement, jeudi dernier, des lots de validation de la nouvelle extension de l'unité de production, a offert aux responsables du groupe pharmaceutique algérien d'investissement direct étranger, El-Kendi, une occasion pour faire le point sur les performances de l'usine de Sidi-Abdellah et exposer les projets futurs. Ce site de production est entré en exploitation en 2008. Ses volumes de production, se situent, actuellement autour de 45 millions d'unités vente par an en forme sèche (comprimés et gélules) et liquides (suspension buvable) et tous dosages confondus. 118 génériques et génériques plus, inclus dans trois grandes classes thérapeutiques (cardiologie, pneumo-phtisiologie et neuropsychiatrie) sont fabriqués localement. 20 produits sont en phase d'enregistrement au niveau des instances compétentes de la tutelle et 30 sont à l'étape de maturation. "Notre objectif est d'atteindre le seuil de 251 produits fabriqués dans l'usine d'Alger d'ici fin 2015. On fait dans le full-process (transformation in situ de la matière première en médicament commercialisable, ndlr) pour tous nos produits", annonce Meziane Banater Mohamed, directeur général de l'unité de production. La mise en service de la nouvelle ligne d'extension permettra au groupe d'augmenter ses capacités de production à 70 millions d'unités vente. Au-delà, les ambitions d'El-Kendi sont orientées vers la matérialisation d'un hub de production dans la zone industrielle de la ville nouvelle de Sidi-Abdellah. À côté de l'usine, déjà opérationnelle depuis bientôt 5 ans, El-Kendi a lancé le chantier de deux autres fabriques, l'une dédiée aux formes injectables et l'autre aux biosimilaires (prévision de mise en service en 2016). L'idée est d'investir dans les médicaments d'oncologie et les inhalateurs des formes sèches. Il est dit que la ligne des inhalateurs de poudre sèche (indiquée pour les asthmes, les allergies et autres maladies respiratoires), qui entamera le cycle de production en janvier 2015, est une première au niveau local et continental. "Nous sommes actuellement leader, en Algérie, en tant que producteur, des classes thérapeutiques cités (cardiologie, pneumophtisiologie et neuropsychiatrie. Nous voulons élargir notre pipeline à l'oncologie et couvrir 30% des besoins du marché national", a affirmé Nouha Aïssat, responsable stratégie de la firme pharmaceutique. "À moyen terme, nous projetons d'exporter du site de production d'Alger vers les pays du Maghreb et de l'Afrique francophone", a-t-elle poursuivi. Pour la première phase de ce grand projet, l'investisseur jordanien a consenti environ 60 millions de dollars pour la construction de l'usine sur 8 000 m2 dont 3 000 m2 en clean room (chambre blanche) et 45 millions de dollars de fonds de roulement, qui sert notamment à l'acquisition des équipements. "El-Kendi s'est doté d'équipements qui représentent ce que la technologie offre de plus performant, les marques les plus prestigieuses en matière d'outils de production de médicaments et d'installation annexes", souligne-t-on. "Les plans de notre usine sont conformes aux recommandations de la FDA (organisme américain de validation des produits pharmaceutiques et installations sanitaires, ndlr)", a précisé Mme Aïssat. À terme, El-Kendi prévoit d'investir en Algérie 150 millions de dollars et confirmer sa pole position sur le marché national du médicament — qui pèse quelque 3 milliards de dollars par an — aux côtés de grosses firmes pharmaceutiques qui ont pignon sur rue dans le pays tel que Saïdal, Sanofi-Aventis, Bayer, Novartis... S. H.