À ce propos, le vice-président de la Laddh a indiqué qu'il veut saisir cette occasion pour rouvrir le débat sur la révision constitutionnelle que s'apprête à organiser le pouvoir politique et s'inspirer des expériences des pays du Maghreb. La Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh), section de Béjaïa, organise la troisième édition du Forum des droits de l'Homme. Un rendez-vous organisé en collaboration avec la société civile et leurs partenaires habituels, à savoir la délégation de la Commission européenne à Alger. Seulement pour cette année, outre des organisations nationales, des ONG maghrébines et européennes seront de la partie, a indiqué Saïd Salhi, le vice-président de la Laddh. En effet, des représentants d'ONG marocaine (AMDH), tunisienne (LTDH) et mauritanienne (LMDH), mais aussi européenne, française (Institut des droits de l'Homme de Lyon) et italienne (UFCDU, la Ligue italienne des droits de l'Homme) animeront, aux côtés de leurs collègues algériens (Laddh, Amnesty International, CLA, etc.), une série de conférences au niveau de quatre résidences universitaires – l'université de Béjaïa étant toujours bloquée par le mouvement des étudiants, qui risque de se poursuivre encore. Toutefois, tout ce beau monde sera réuni le mercredi 10 décembre, Journée internationale des droits de l'Homme, lors d'un séminaire prévu à la Maison de la culture de Béjaïa, "si l'autorisation est bien sûr accordée par l'administration auprès de laquelle une demande a été déposée le 23 novembre dernier". La première partie de la matinée sera consacrée à une rétrospective des activités du Centre de documentation en droits et une présentation des instruments et mécanismes nationaux de protection des droits humains. Les participants participeront ensuite au débat sur la situation des droits de l'Homme en Algérie ; l'après-midi, il sera question des transitions démocratiques au Maghreb vis-à-vis, notamment, des enjeux constitutionnels. À ce propos, le vice-président de la Laddh a indiqué qu'il veut saisir cette occasion pour rouvrir le débat sur la révision constitutionnelle que s'apprête à organiser le pouvoir politique et s'inspirer des expériences des pays du Maghreb, qui ont connu des transitions plus ou moins réussies, le cas de la Tunisie pour lequel "on nourrit beaucoup d'espoir". "On appréciera avec nos amis marocains, tunisiens et mauritaniens les expériences qu'ont connues leurs pays respectifs, qui ont opéré des réformes dans le sillage du Printemps arabe. Quant à nous, il s'agira de remettre sur le tapis les réformes que nous souhaitons voir être entreprises par les autorités sur la question de la peine de mort, de la loi sur les associations, la liberté d'expression et de la presse, etc." Et à travers ce rendez-vous, l'enjeu pour les membres de la Laddh est d'investir les espaces publics et de rendre le slogan du 66e anniversaire de l'adoption en 1948, par l'Assemblée générale des Nations unies, de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, "365 jours de droits, chaque jour doit être un droit". La Laddh est sommée d'arracher ce droit d'accéder à une salle publique financée avec l'argent des contribuables. Et pour cause : quelque 250 personnes sont attendues à la Maison de la culture de Béjaïa pour la clôture de cette troisième édition du Forum des droits de l'Homme, qui sera effectuée par le président de la Laddh, Me Hocine Zehouane. Les actes de ce colloque devraient être compilés et capitalisés pour une éventuelle édition et diffusion. M. O.