Le statut de membre observateur obtenu lundi par la Palestine à la Cour pénale internationale constitue un premier pas vers un jugement de l'Etat hébreu pour ses nombreux crimes de guerre et contre l'humanité dans les territoires palestiniens. L'Etat de la Palestine a officiellement obtenu le statut de membre observateur à la Cour pénale internationale (CPI) lundi, lors d'un sommet des 122 membres de la cour, qui coïncide avec les accusations d'Amnesty International contre Israël pour "crimes de guerre", lors de sa dernière agression contre la bande de Gaza. Ce statut d'observateur pour l'autorité palestinienne, constitue indéniablement "un premier pas" vers un statut de membre permanent du tribunal, qui devrait lui permettre de poursuivre Israël pour crime de guerre devant cette cour. Ce que ne cache pas d'ailleurs l'ambassadeur de la Palestine aux Nations unies, Riyad Mansour, qui, a déclaré que son gouvernement cherche à devenir un membre à part entière de la Cour afin d'y poursuivre Israël pour des allégations de crimes de guerre, et que devenir un membre observateur est "une autre étape dans ce processus". Le calendrier sera décidé, ce faisant, par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a-t-il ajouté. Dans une première étape, l'Assemblée générale des Nations unies a voté massivement en novembre 2012 pour faire passer le statut de l'autorité palestinienne à l'ONU d'observateur à celui d'Etat membre sans droit de vote. Ce qui a permis aux Palestiniens de ratifier le traité de Rome et d'accepter sa compétence. Aussi, bien qu'Israël n'est pas un Etat membre de la CPI, il peut toutefois être jugé si une infraction relevant de la compétence de la Cour est commise sur le territoire d'un Etat membre de la CPI. En réaction à l'annonce du nouveau statut de membre observateur de la Palestine, des sources diplomatiques de l'Etat hébreu ont indiqué que "les Palestiniens jouaient avec le feu en continuant de faire avancer leur demande d'adhésion à la CPI". Elles ont laissé entendre que les Palestiniens ne seront pas à l'abri de poursuites israéliennes. L'adhésion de l'Etat de la Palestine à la Cour pénale internationale est devenue une nécessité criarde suite à la dernière agression israélienne, dénommée "Bordure protectrice", contre la Bande de Gaza le 8 juillet 2014, durant laquelle le nombre de victimes a atteint 1849 –dont 1354 civils – le 6 août 2014. Dans ce sillage, l'ONG de protection des droits de l'homme, en l'occurrence Amnesty International, a estimé hier que l'armée israélienne a commis des "crimes de guerre" au cours de son opération militaire Bordure protectrice cet été à Gaza et qu'une enquête devait être menée. La démolition de quatre bâtiments de plusieurs étages, au cours des quatre derniers jours de l'opération constitue une violation du droit international humanitaire, a affirmé Amnesty International. "Tous les éléments dont nous disposons démontrent que ces destructions à grande échelle ont été menées de façon délibérée et sans justification militaire", a déclaré Philip Luther, directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. L'ONG estime, en outre, que les attaques étaient "une punition collective infligée aux habitants de Gaza", destinée à détruire leurs biens, a précisé M. Luther. A. R.