Dernier chapitre : L'autre vérité Résumé : D'une pierre deux coups, ils font la demande en mariage et le mariage religieux. Zina et Lynda sont heureuses pour Ihssane. Seule hadja Halima ne déride pas. On se félicite, se prend en photo avant l'heure de partir. Ryan tient à ce qu'ils se marient à la mairie. Tous le taquinent. Tous apprécient Ihssane sauf hadja Halima. Lynda tente de la garder éloignée de sa fille... Lynda attend d'être à la maison et à l'abri des oreilles indiscrètes pour sermonner sa mère. - À force de la bouder, tu devras t'expliquer sur ton ressentiment, lui fait-elle remarquer. Arrête de gâcher les plus beaux moments de ma vie ! Je veux être présente dans la vie de ma fille ! - Elle ne sera jamais ta fille ! Ne crois pas que tu pourras passer du temps avec elle ! Elle sera la belle-fille de ton frère, lui rappelle hadja Halima. Ils seront amenés à vivre ailleurs ! Peut-être même à quitter le pays ! Si je tiens à ce que tout soit annulé, c'est parce que tu vas au-devant de problèmes ! Ne me pousse pas à bout ! - Qu'est-ce que tu veux dire ? Ne pas te pousser à bout ? Qu'est-ce que tu pourrais faire ? Provoquer un accident ? émet-elle. De qui te débarrasseras-tu cette fois ? De la mère ou de la fille ? Puisque le père n'est plus de ce monde ! - Mais de quoi tu parles ? Lynda respire un bon coup avant de lui dire ce qu'elle sait. Un ou deux véhicules se trouvaient sur le trajet du taxi qui emmenait mes amis ! Ils les avaient forcés à quitter la route ! Ils auraient pu tous mourir mais Karim y a survécu ! Il avait perdu les jambes et, le pire, la mémoire ! Eh oui, il ne se souvenait de rien... Il s'est suicidé dernièrement ! - Allah akbar ! - Oui, Allah est grand et clément ! Mais dans ton cas, je ne crois pas que tu y aies droit ! Depuis longtemps, je vis avec des questions qui me torturaient ! Je m'inquiétais pour ma fille, je tremblais parfois pour elle ! Le jour de son anniversaire était un moment de deuil pour moi ! lâche Lynda. Tout ça, à cause de toi ! Tu n'as jamais pris mon parti ! Tout ce qui comptait, c'était papa, son avenir, celui de mes frères... - Oui, il y avait tout ça sur la balance ! Ton bonheur ne pesait pas beaucoup, reconnaît sa mère. Mais tu ne peux pas comprendre ! Il fallait en sacrifier un pour le bonheur des autres ! - Oui, je le sais ! Mais mets-toi en tête que tu me trouveras sur ton chemin ! Laisse ma fille tranquille et vivre heureuse avec Ryan ! Ne piétine pas notre bonheur ! Personne ne sait pour ce qui s'est passé ! C'est mieux pour tout le monde ! Fais un effort pour l'accepter ! Je sais qu'il est difficile de regarder celui ou celle qu'on a blessé ! Je ne te dis pas de lui demander pardon, mais juste de l'ignorer, de ne pas poser de problèmes ! - Ce sera difficile ! Moins je la verrai, mieux je me porterai ! - Allah yehdik ! Sur ce, elle la laisse... Chez Ihssane, on discutait du mariage religieux. Hadj Ahmed apprécie beaucoup la belle-famille d'Ihssane. Même s'il a remarqué la froideur et le mutisme de la vieille, il n'en parle pas. - Hadj Abderrahmane a beaucoup de principes ! J'ai remarqué que sa famille ne discute pas ses ordres... Il n'a qu'à faire un geste pour que le message passe ! - Moi, celui que j'apprécie le plus, c'est Ryan ! Il est évident qu'il tient à notre Ihssane plus que tout, glisse Krimo. Alors, comme ça, ma chère nièce deviendra madame dans quelques jours ! Ihssane croise le regard de sa mère qui avait toujours une larme dans le coin de l'œil ! - Madame ou pas, vous êtes ma famille ! Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi ! Je vous aime tant ! Pardonnez-moi si un jour je vous ai déçus ou mis en colère ! C'était involontaire de ma part ! Hadj Ahmed lui tend les bras. Zina et Ihssane vont s'y blottir. Elles pleurent et Guemra le leur reproche. - Arrêtez ! C'est censé être un jour de joie ! Assez pleuré comme ça ! La vie te sourit Ihssane. Et ce, depuis ta naissance benti laâziza ! La jeune fille écoute sa grand-mère et essuie ses larmes. Elle va la prendre dans ses bras et l'embrasse affectueusement. Serrée contre son cœur, elle ne peut s'empêcher de penser à Karim. Repose en paix, pense-t-elle. Cauchemars ou souvenirs, on ne peut changer la situation. La sonnerie du portable de son oncle la tire de ses pensées. Il semble surpris par l'appel et s'excuse, prenant le temps de s'éloigner d'eux avant de répondre. Les vieux parents s'échangent un regard interrogateur. Il répond par monosyllabes. Quand il raccroche, il regarde Ihssane qui devine tout de suite qu'il veut lui parler seul à seul. Le coup de fil intrigue la jeune fille. Elle trouve un prétexte pour se rendre à la cuisine où il la rejoint. - Demain, je récupère le journal intime de ton père ! Ihssane, sous le coup de l'émotion, s'assoit. Elle ne l'espérait plus... (À suivre) A. K.