Le ministre palestinien membre du Conseil de la révolution du mouvement Fatah, en charge du dossier de la colonisation au sein de l'Autorité palestinienne, Ziad Abou Eïn, mort mercredi en Cisjordanie, est décédé à cause des coups infligés par des soldats israéliens et des gaz lacrymogènes qu'il a inhalés, selon son autopsie. En sus de confirmer cette thèse que soutient l'autorité palestinienne, l'autopsie pratiquée à l'institut médicolégal d'Abu Dis, en Cisjordanie occupée, pratiquée par des médecins jordaniens, un médecin palestinien et un médecin israélien, a aussi montré que Ziad Abou Eïn, avait succombé parce que "les occupants avaient empêché qu'il soit transporté à l'hôpital à temps pour être sauvé". À l'évidence, cette conclusion apporte une réponse claire, aux demandes formulées par la communauté internationale, de la nécessité de faire la lumière sur les circonstances exactes de cette mort violente, mais aussi, elle met en évidence la responsabilité d'Israël, dans ce crime d'Etat, contre un haut responsable palestinien. Selon Hussein El-cheikh, ministre palestinien des Affaires civiles, l'autopsie "coupe court aux fables véhiculées par les Israéliens dans la presse". La Ligue arabe a appelé ainsi à l'ouverture immédiate d'une enquête sur l'assassinat du ministre palestinien, soulignant la nécessité de poursuivre et de juger les soldats de l'armée israélienne qui ont assassiné Ziad Abou Eïn, et faisant endosser l'entière responsabilité de cet acte à l'occupation israélienne, son secrétaire général adjoint aux affaires de la Palestine et des territoires arabes occupés, Mohamed Sbih, a annoncé l'intention de la Ligue arabe d'inscrire le dossier de l'assassinat du ministre palestinien dans le dossier en cours d'élaboration devant être soumis au Tribunal pénal international (TPI) sur les crimes perpétrés par Israël contre le peuple palestinien (assassinats, agressions, blocus, judaïsation d'Al Qods, colonisation...). Pour sa part, le président du Parlement arabe, Ahmed Ben Mohamed Al-Jarouane, a condamné le "lâche" assassinat mercredi du ministre Ziad Abou Eïn, et appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à assurer la défense du peuple palestinien conformément aux Conventions de Genève. Dans ce sillage, la Suisse, en tant qu'Etat dépositaire des Conventions de Genève, a annoncé jeudi une conférence sur le respect du droit international humanitaire dans les Territoires palestiniens occupés, qui aura lieu le 17 décembre à Genève mais à laquelle n'assisteront ni Israël ni les Etats-Unis. R. I./agences