L'Algérie abritera, ce lundi au Palais des nations de Club-des-Pins, le 27e congrès de l'Union des Parlements africains. Trente-trois pays, sur les quarante membres de cette organisation, seront représentés à cette rencontre, à laquelle prendront également part dix-huit organismes internationaux (OMS, BIT, Banque mondiale…) et régionaux en qualité d'observateurs. L'Algérie entoure la manifestation en cours avec le faste qui sied aux grands rendez-vous internationaux. Pourtant, il est utile de se demander dans quelle mesure cette union, créée à Abidjan (Côte-d'Ivoire) en 1976, a influé ou influera, dans l'avenir, sur le fonctionnement des Parlements qu'elle regroupe en son sein. Les débats engagés par le Comité exécutif de l'Union des Parlements africains (UPA), réunis hier en session ordinaire au Palais des nations, ont justement fait apparaître l'incongruité de l'existence d'un organisme, dont l'effet est jusqu'alors quasiment nul. Le représentant du Parlement congolais, et de manière moins explicite son homologue algérien, ont mis en relief un chevauchement entre les attributions de l'UPA, association de Parlements africains, et les prérogatives, beaucoup plus larges, du Parlement panafricain, créé il y a une année à l'initiative des pays membres de l'Union africaine. Pour l'exemple, le Parlement panafricain est assimilé à un organe législatif et de contrôle tandis que l'action de l'UPA ne peut transcender la limite des recommandations à effet non obligatoire évidemment. Boubakr Ibrahim Keita, président du Comité exécutif de l'UPA, a reconnu que les membres de l'Union africaine n'accordent pas de l'importance au rôle de l'Union des Parlements africains, qu'ils l'ont complètement ignorée, selon lui, lors de leur dernière rencontre. Pourtant, de son avis, cette organisation “est l'interface des Parlements du monde”. L'autre point, à l'ordre du jour, qui a retenu l'attention des membres du Comité exécutif a trait au financement de l'UPA. Boubakr Ibrahim Keita a reproché aux adhérents de ne pas s'acquitter de leur quote-part. Il a souligné qu'il a été difficile d'atteindre les objectifs tracés pour l'année en cours puisque uniquement quinze pays ont honoré leurs cotisations. À ce titre, l'Algérie, l'Egypte et le Nigeria assument les plus gros versements, juste avant le Maroc. Pourtant, ces pays figurent dans la liste des bons payeurs. “Il faut que nous ayons le nerf de la guerre : l'argent, pour qu'on puisse continuer à mener notre mission. Les conditions de travail sont très difficiles à Abidjan. Nos bureaux se trouvent sur le passage du cyclone”, a insisté le président du Comité exécutif de l'UPA. Sur un tout autre chapitre, la structure a différé la décision d'octroi de statut d'observateur au NDI (organisme américain) “le temps de mieux examiner son dossier”. L'adhésion de l'Afrique du Sud à l'UPA n'a pas été, non plus, tranchée, en raison de la non-formulation, par ce pays, d'une demande officielle. S. H.